La venue du Covid-19 sonnera-t-elle le glas des figures de tourisme ayant
prévalu lors de cette décennie ou en affectera-t-elle les traits ?
Quel tourisme à l’ère du Coronavirus ? Un semblant de cohabitation peut-il
advenir et s’imposer au fil du temps ?
Plaisir de partager avec vous quelques réflexions autour de 4 tendances
ayant prévalu ces derniers temps !
Voyons de près quelques exemples de ces nouveaux impératifs ayant pris
place depuis le début de confinement.
Covid-19 aurait eu – non pas le mérite – mais balancé littéralement les
attributs ordinaires sur lesquels planait le secteur du tourisme à l’international.
L’activité touristique sera-t-elle contrainte de changer de peau pour
survivre aux collatéraux dégâts engendrés par la pandémie ? Ce
questionnement implique la prévalence de cette situation truffée d’incertitudes
sur un long terme, en l’absence d’un vaccin.
Les mesures sanitaires et de distanciation sociale
C’est surtout par nécessité que se sont imposés règles préventives, gestes-barrières
et mesures de distanciation sociale à l’humanité, en vue de contrecarrer au maximum
le nombre sans cesse croissant de contaminations par le Covid-19.
La reprise de l’activité économique s’est progressivement opérée en s’en
tenant auxdites règles, et celle du tourisme y répond bien de même.
Port de masques, désinfection de lieux, gels hydroalcooliques à profusion :
Imagine-t-on ces dispositifs dans toute agence de voyages, dans tout établissement
hôtelier, et dans tout site touristique ?
Inconvenant certes serait le fait de voyager et de s’accommoder, bon gré
mal gré, à ces réflexes : Le plaisir de savourer le moment s’en verra ôté,
ne plus profiter des attractions touristiques ou des services hôteliers comme
avant, inlassablement et sans observer les moindres auto-restrictions en termes
de distanciation sociale. Le côté humain et ludique du tourisme en serait
tellement affecté, moins de communautés réunies en masse et de moments de
partage et de convivialité en groupes : C’est dire le néfaste effet
psychologique que tout ceci pourrait engendrer.
Cependant, force est d’affirmer que ces mesures préventives - si scrupuleusement
respectées par une destination touristique donnée conformément aux recommandations
de l’OMS - auraient aussi à rassurer les visiteurs quant à l’idée de planifier un
séjour touristique dans telle ou telle destination, amenée à veiller
constamment à la préservation de leur santé par le bon et massif déploiement de
ces mesures depuis l’arrivée à l’aéroport jusqu’au retour chez soi, les moyens
alloués à la santé et les infrastructures devant être à la pointe de cette finalité !
Occupation des lieux et gestion des espaces et flux
En corollaire de la mise en place des mesures préventives, serait normalement
opérée une gestion assez particulière des espaces et des flux de personnes.
Une distanciation plus sévère devant concerner les espaces fermés :
Restaurants, cafés, avions, et autres moyens de transport, là où nécessairement
entre un client et un autre, une certaine distance doit être observée.
Sur le plan de la rentabilité et c’est là où le bât blesse, et compte tenu
de l’occupation partielle des espaces, le chiffre d’affaires induit par l’activité
en question se réduira d’ à peau de chagrin, et mettra en avant indubitablement
la notion de « temps durs ». Pour améliorer quelque peu le rendement,
il va falloir s’adapter en jouant la carte de la flexibilité à travers une bonne
gestion temporelle : fructifier l’occupation en jouant sur le remplissage
des espaces le long de la journée et non désormais sur la notion de « concentration »,
jadis de rigueur.
Relativement aux sites naturels et en revanche, la distanciation sociale
jouera en faveur de la capacité de charge environnementale qui sera très
optimisée comparée aux temps normaux.
Profusion des webinaires et recours à la big data
Confinés chez eux, les professionnels du tourisme n’ont cesse de
discourir sur les faits liés à leurs activités respectives et à communiquer autour
des scénarios de relance y afférents, d’exprimer craintes et espoirs, et d’organiser
des tribunes pour échanger idées et divers enseignements.
Formations et partages d’expériences complètent un peu ce riche lot induit
par le Digital au travers de programmations massives de webinaires, et sur
lesquels davantage d’acteurs capitalisent, en attendant de se retrouver en réel
et de recouvrer leur communication habituelle.
La big data a eu de tels bienfaits aussi en puisant dans les données
relatives au secteur pour permettre l’expansion des capacités intellectuelles à
même de favoriser la mise en avant de prévisions chiffrées ou cognitives, qui
pourraient servir à la prise de décisions et à la relance de l’activité touristique.
Vers un tourisme de qualité ?
Est-ce le temps révolu du tourisme de masse et des clichés y afférents ?
Verra-t-on ces rassemblements massifs
dans les plages en plein été ? ou de ces autocars de touristes bondés ?
ou de ces visites urbaines ou de sites historiques réalisées par des hordes de
touristes ? Rien ne semble confirmer ces faits, entre autres, Covid-19 et
ses appréhensions étant maîtres de la situation.
Si ce n’est en faveur du tourisme durable à proprement dit, sur lequel
plusieurs pans de l’activité touristique fonderont leur espoir pour une
continuité sans trop de craintes. L’expérience du visiteur, pour laquelle
maintes luttes furent lancées par les antagonistes du tourisme de masse, s’en trouvera
de gré, réhaussée en qualité, et fera leur bonheur.
Et donc l’on pourrait affirmer que les principes du développement
touristique durable auront le vent en poupe, par nécessité au vu de la conjoncture
en cours qui l’impose bien.
Ces quelques tendances – non exhaustives- se rejoignent en sorte qu’elles
fondent leur raison d’être sur les principes de lutte contre les contaminations
au Covid, tout en privilégiant un déconfinement progressif et raisonné, à la
faveur de la reprise d’une activité touristique très lente et moins importante
comparée aux temps ordinaires, très regrettés par les professionnels du
tourisme.
Jusqu’à quelle ampleur l’onde de choc induite par la pandémie pourrait
brider l’élan naturel du secteur touristique ? L’Organisation Mondiale du
Tourisme et plusieurs autres organismes spécialisés en la matière (WTTC, IATA,
OACI…) ne cessent de mettre à jour leurs estimations de pertes en chiffres d’ici
fin 2020.