Mouvementée
et parfois tumultueuse était cette année 2018 sur le plan touristique : Riche
par ses enseignements, ses surprises, ses avancées et ses polémiques.
Chaque
sous-secteur a marqué de son empreinte la genèse de l’année passée, cédant la
place à une année 2019, par laquelle les bonnes volontés doivent être ancrées,
les acquis consolidés et la vue étendue et départie de tout chiffre :
Celui des 20 millions de touristes à l’horizon 2020 n’étant plus cité.
Sur le
plan institutionnel et de gouvernance, l’on a assisté au fâcheux clash amenant
à des clivages au sein de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT), chose
ayant provoqué des déceptions et indignations de part et d’autre : Est-ce
le moment pour cela ? Le conflit d’intérêts et la crise d’egos ont été
relégués au statut d’enfantillage pur. 2019 promet ardemment une mise au point
de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) par le biais de
son Président afin d’asseoir une crédibilité certaine à cette entité.
Le socle
de la Gouvernance n’a point été touché : en attestent la non-création de
la Haute Autorité du Tourisme (HAT) et des Agences de Développement Touristique
(ADT) par l’entremise desquelles sera favorisée une déconcentration juste et
mesurée, on n’en a que peu parlé en 2018, ce qui laisse à dire que la priorité
ne guette point à l’horizon ce chantier en particulier.
Les
plateformes collaboratives pour leur part ne cessent de percer et de contribuer
davantage au changement de paradigmes au sein de professions jusque-là peu
structurées : Heetch, Careem pour le transport, avec Uber ayant suspendu
ses activités au Royaume, et d’autre part AirBnb pour l’hébergement qui ne
cesse de provoquer une ire allant crescendo chez les hôteliers.
Surprise
aussi et pas des moindres, celle annoncée par le ministère de tutelle quant à
la profession de guide de tourisme, là où un concours a été organisé et ouvert
en vue de l’octroi d’agréments à ceux ayant des compétences acquises sur le
terrain, chose qui ne fut pas pour plaire à certains qui sont montés au
créneau, même son de cloche chez les voyagistes qui ont également été
bouleversées en apprenant que le texte de nouvelle loi réglementant le secteur des
agences de voyages a été adopté en Chambre des Représentants, et ne cessent de
dénoncer le système de gradation des licences, visant la mesure dite « licence
B » qui risquent de condamner l’avenir de plusieurs entités.
Le
secteur hôtelier pour sa part a été étoffé d’annonces nouvelles : ONOMO,
Hyatt, Hilton et Mariott entre autres, des ouvertures touchant principalement
les grandes villes touristiques, et c’est chose évidente, puisque l’on n’ose
pas s’implanter en sphères incertaines, et de ce fait, plusieurs autres régions
sont sur la touche et ne se voient pas développées pourtant regorgeant d’un
potentiel touristique attractif.
Toujours
en rapport avec l’hôtellerie, et sur le plan de la formation et sensibilisation
des professionnels, un dispositif important a démarqué FNIH Events cette année
avec l’organisation suivie de tournées sur les principales destinations
touristiques portant formations sur des aspects primordiaux liés au métier, et
c’est chose louable.
Le
train-train de promotion touristique s’est poursuivi au travers de l’organisation
d’éductours et la participation du Royaume aux grands rendez-vous de l’industrie
touristique mondiale, chose à laquelle nous nous sommes accoutumés, hormis les
vibrations négatives de fin d’année liées au meurtre abject des deux touristes
scandinaves, et là encore c’est la niche du tourisme de montagne qui risque d’en
pâtir.
Et
enfin pour ne pas faire long, j’ai gardé le meilleur pour la fin : l’aérien
en l’occurrence ! Avec la démultiplication de lignes point à point et
charters opérés essentiellement par les transporteurs à bas coûts (Wizzair,
Transavia et Ryanair se démarquent encore), sans omettre la remarquable percée
d’Air Arabia sur le créneau des vols domestiques, serrant l’étau autour d’une
Royal Air Maroc qui nous a surpris par la tournure intéressante que prend son
développement : Une flotte autant renouvelée et l’intégration confirmée à
l’alliance « Oneworld », avec comme mots d’ordre : La qualité de
service et une projection plus ample sur un marché mondial hyper-concurrentiel.
En
espérant n’avoir omis aucun fait marquant de l’année 2018, et dans l’attente
des chiffres consolidés et définitifs de ladite année et des évolutions
marquant le secteur sur tous les plans en cette année 2019 qu’on espère
meilleure !