dimanche 31 mai 2020

Tourisme : En passe de changer de portrait ?


La venue du Covid-19 sonnera-t-elle le glas des figures de tourisme ayant prévalu lors de cette décennie ou en affectera-t-elle les traits ?

Quel tourisme à l’ère du Coronavirus ? Un semblant de cohabitation peut-il advenir et s’imposer au fil du temps ?
Plaisir de partager avec vous quelques réflexions autour de 4 tendances ayant prévalu ces derniers temps ! 

Voyons de près quelques exemples de ces nouveaux impératifs ayant pris place depuis le début de confinement.
Covid-19 aurait eu – non pas le mérite – mais balancé littéralement les attributs ordinaires sur lesquels planait le secteur du tourisme à l’international.
L’activité touristique sera-t-elle contrainte de changer de peau pour survivre aux collatéraux dégâts engendrés par la pandémie ? Ce questionnement implique la prévalence de cette situation truffée d’incertitudes sur un long terme, en l’absence d’un vaccin.
Les mesures sanitaires et de distanciation sociale
C’est surtout par nécessité que se sont imposés règles préventives, gestes-barrières et mesures de distanciation sociale à l’humanité, en vue de contrecarrer au maximum le nombre sans cesse croissant de contaminations par le Covid-19.
La reprise de l’activité économique s’est progressivement opérée en s’en tenant auxdites règles, et celle du tourisme y répond bien de même.
Port de masques, désinfection de lieux, gels hydroalcooliques à profusion : Imagine-t-on ces dispositifs dans toute agence de voyages, dans tout établissement hôtelier, et dans tout site touristique ?
Inconvenant certes serait le fait de voyager et de s’accommoder, bon gré mal gré, à ces réflexes : Le plaisir de savourer le moment s’en verra ôté, ne plus profiter des attractions touristiques ou des services hôteliers comme avant, inlassablement et sans observer les moindres auto-restrictions en termes de distanciation sociale. Le côté humain et ludique du tourisme en serait tellement affecté, moins de communautés réunies en masse et de moments de partage et de convivialité en groupes : C’est dire le néfaste effet psychologique que tout ceci pourrait engendrer.
Cependant, force est d’affirmer que ces mesures préventives - si scrupuleusement respectées par une destination touristique donnée conformément aux recommandations de l’OMS - auraient aussi à rassurer les visiteurs quant à l’idée de planifier un séjour touristique dans telle ou telle destination, amenée à veiller constamment à la préservation de leur santé par le bon et massif déploiement de ces mesures depuis l’arrivée à l’aéroport jusqu’au retour chez soi, les moyens alloués à la santé et les infrastructures devant être à la pointe de cette finalité !
Occupation des lieux et gestion des espaces et flux
En corollaire de la mise en place des mesures préventives, serait normalement opérée une gestion assez particulière des espaces et des flux de personnes.
Une distanciation plus sévère devant concerner les espaces fermés : Restaurants, cafés, avions, et autres moyens de transport, là où nécessairement entre un client et un autre, une certaine distance doit être observée.
Sur le plan de la rentabilité et c’est là où le bât blesse, et compte tenu de l’occupation partielle des espaces, le chiffre d’affaires induit par l’activité en question se réduira d’ à peau de chagrin, et mettra en avant indubitablement la notion de « temps durs ». Pour améliorer quelque peu le rendement, il va falloir s’adapter en jouant la carte de la flexibilité à travers une bonne gestion temporelle : fructifier l’occupation en jouant sur le remplissage des espaces le long de la journée et non désormais sur la notion de « concentration », jadis de rigueur.
Relativement aux sites naturels et en revanche, la distanciation sociale jouera en faveur de la capacité de charge environnementale qui sera très optimisée comparée aux temps normaux.
Profusion des webinaires et recours à la big data
Confinés chez eux, les professionnels du tourisme n’ont cesse de discourir sur les faits liés à leurs activités respectives et à communiquer autour des scénarios de relance y afférents, d’exprimer craintes et espoirs, et d’organiser des tribunes pour échanger idées et divers enseignements.
Formations et partages d’expériences complètent un peu ce riche lot induit par le Digital au travers de programmations massives de webinaires, et sur lesquels davantage d’acteurs capitalisent, en attendant de se retrouver en réel et de recouvrer leur communication habituelle.
La big data a eu de tels bienfaits aussi en puisant dans les données relatives au secteur pour permettre l’expansion des capacités intellectuelles à même de favoriser la mise en avant de prévisions chiffrées ou cognitives, qui pourraient servir à la prise de décisions et à la relance de l’activité touristique.
Vers un tourisme de qualité ?
Est-ce le temps révolu du tourisme de masse et des clichés y afférents ? 
 Verra-t-on ces rassemblements massifs dans les plages en plein été ? ou de ces autocars de touristes bondés ? ou de ces visites urbaines ou de sites historiques réalisées par des hordes de touristes ? Rien ne semble confirmer ces faits, entre autres, Covid-19 et ses appréhensions étant maîtres de la situation.
Si ce n’est en faveur du tourisme durable à proprement dit, sur lequel plusieurs pans de l’activité touristique fonderont leur espoir pour une continuité sans trop de craintes. L’expérience du visiteur, pour laquelle maintes luttes furent lancées par les antagonistes du tourisme de masse, s’en trouvera de gré, réhaussée en qualité, et fera leur bonheur.
Et donc l’on pourrait affirmer que les principes du développement touristique durable auront le vent en poupe, par nécessité au vu de la conjoncture en cours qui l’impose bien.
Ces quelques tendances – non exhaustives- se rejoignent en sorte qu’elles fondent leur raison d’être sur les principes de lutte contre les contaminations au Covid, tout en privilégiant un déconfinement progressif et raisonné, à la faveur de la reprise d’une activité touristique très lente et moins importante comparée aux temps ordinaires, très regrettés par les professionnels du tourisme.
Jusqu’à quelle ampleur l’onde de choc induite par la pandémie pourrait brider l’élan naturel du secteur touristique ? L’Organisation Mondiale du Tourisme et plusieurs autres organismes spécialisés en la matière (WTTC, IATA, OACI…) ne cessent de mettre à jour leurs estimations de pertes en chiffres d’ici fin 2020.



samedi 30 mai 2020

Covid-19 ou les prémices d’un été ombrageux !



La haute saison touristique de l’année 2020 aura été, sur tous les plans, la plus catastrophique d’entre celles de la décennie !
Il y a véritablement de quoi, puisque bon nombre de nations poursuit encore l’application des mesures restrictives affectant les déplacements des personnes, autant pour la mobilité interne que pour les voyages à l’étranger, l’espace aérien international étant toujours condamné en raison des risques de propagation du Covid-19.
Le Maroc n’y échappe certainement pas et s’était distingué depuis le déclenchement massif du virus par la mise sur pied d’une stratégie audacieuse et insolite, en paralysant tout type de déplacement dans le cadre du confinement, mesure dont le revers est un coup mortel donné à l’activité touristique, qui se voit inévitablement privée de l’euphorie qu’elle avait présagée en tout début d’année.
2 mois et demi d’activité touristique et hôtelière ordinaire en cette année 2020, rien que cela ! Avril et Mai ayant connu une chute libre au demeurant, et les prémices de reprise de l’activité cet été, d’aspect aussi timide, ne sont guère à l’ordre du jour !
Si les mesures de déconfinement commencent à s’égrener de manière graduelle et assez inattendue au jour le jour, cela ne sert en rien les intérêts d’un secteur fragilisé par l’impossibilité de dresser des scénarios de « survie », aussi décents peuvent-ils l’être.
A contrario, en pareille période, d’autres destinations ont d’ores et déjà réfléchi et mis en œuvre de manière très véloce, des mécanismes de reprise de leur programmation touristique à l’international, pour espérer sauver des meubles gangrenés par le Covid-19.
Limiter les dégâts en été n’est guère chose acquise pour les destinations avant-gardistes, compte tenu de la psychose engendrée par l’éventuelle vague du Coronavirus qui pourrait surgir à n’importe quel moment, empêchant de facto les velléités des touristes potentiels à l’idée de voyager cet été. Tel frein psychologique serait amené à être atténué par un redéploiement nouveau des stratégies de marketing touristique basées sur un renforcement des mesures de prévention sanitaire au niveau des sites à visiter et des établissements touristiques, et amplement de temps faut-il pour espérer des retours positifs desdits dispositifs.
Pour le cas du Maroc, vouloir capitaliser sur la fameuse « roue de secours » de tout temps, à savoir le tourisme interne, pour sauver la saison estivale à venir relève pratiquement de l’impossible, en raison de la morosité économique dans laquelle plongent plusieurs ménages, avec l’avènement de l’Aid Al-Adha et de la rentrée scolaire d’une part, et psychologique aussi par l’effet d’expectative dans lequel tout le monde baigne et la frilosité naturelle intérieurement exprimée à l'idée de voyager.
A force de subir chaque jour les relents d’attentisme et avec l’avènement de la décision de lever le confinement et de rouvrir l’espace aérien, il semble d’ores et déjà que l’été 2020 ne constitue réellement pas la saison sur laquelle les professionnels pourraient capitaliser pour amortir le choc. Les yeux étant braqués sur le dernier trimestre de la maudite année en cours et sur l’année 2021.
A quand l’annonce d’une date de reprise des activités économiques libérées de la barrière du confinement ? Sur les charbons ardents, le Maroc souhaite reprendre sa position dans la sphère touristique et lorgne la décision salvatrice pour la programmation auprès des T.O à l’international ? Si la situation demeure telle, l’on ratera le coche de l’année à venir !