Des trésors immuables dans l’enceinte de nos villes,
trop évidents pour ne pas être remarqués …
Des pans d’histoire dissimulés derrière des façades
parfois délaissées par l’effet du temps et du manque d’entretien…
Des prouesses architecturales qui valent et qui
appellent à être mises en avant, pour qu’elles ne s’enlisent pas dans les
profonds méandres de l’oubli…
Des bâtiments pouvant loger centres administratifs,
éducatifs, lieux d’hébergement ou autres propriétés privées mais qui ne
pourraient pas pour autant faire l’objet d’une négligence ou servant de lieux
de contemplation et de visite.
Un patrimoine riche par ses confluences
internationales, témoin de la prévalence de plusieurs styles architecturaux (néo-mauresque,
néoclassique, fonctionnaliste, baroque…) qui ne peuvent que ravir l’œil et
attiser la curiosité de plus d’un en vue d’une simple visite, voire même une
étude exploratoire pour les plus curieux.
Et au Maroc, certaines villes gardent précieusement
ces empreintes artistiques, notamment Casablanca, laboratoire ouvert de l’architecture
du XXième Siècle, ou encore Rabat avec ses bâtiments renvoyant à l’époque du
Protectorat, ainsi que Tanger et Tétouan avec la prédominance du style espagnol
néo-baroque, et certainement d’autres villes comprenant des bijoux méconnus et
non-inventoriés.
Admirable est le fait de se balader en ville et de
lever les yeux vers ce bâti bravant les aléas de méconnaissance et imposant par
ses façades et traits architecturaux qui confondent le visiteur en ravissement
et l’interpellent sur ses mystères enfouis.
Ce n’est que lors de la dernière décennie qu’une prise
de conscience a surgi en faveur de ce patrimoine matériel, notamment à
Casablanca, pionnière en la matière, là où l’Agence urbaine a pris sur elle de
dresser un inventaire du patrimoine bâti et paysager propre à cette ville, et
le degré d’intérêt s’en trouve de plus en plus ressenti auprès des acteurs
locaux et visiteurs, celui-ci a été encore plus renforcé depuis l’organisation
des fameuses « Journées du Patrimoine ».
Le principe d’inventorier ce patrimoine est chose
primordiale et est fortement louable pour le cas de Casablanca, celle-ci
servant de modèle exemplaire et d’autres villes se verront bien dans cette perspective
en lui emboîtant le pas. Dire que du bon a été fait dans ce sens est chose
inexorable, mais bien du chemin est à prévoir encore pour une réelle
valorisation de ce patrimoine : Certaines bâtisses menaçant ruine sont
toujours d’actualité et d’autres ont sérieusement besoin d’un coup de frais « authentique »,
requérant le suivi de procédés de rénovation assez scrupuleux et à la pointe de
ce qu’il y a de plus noble en architecture.
L’on réclame que le tourisme culturel présente des perspectives
assez limitées et un potentiel qui n’est pas entièrement reconnu : Outre
le patrimoine immatériel (que l’on retrouve bien dans les festivals et
rencontres culturelles) ou les visites de sites historiques et archéologiques, une
autre piste pourrait être envisagée.
Cela étant, l’idée de proposer en permanence (et non à
de rares occasions) – je souligne bien – des circuits éducatifs et ludiques
autour de l’art-déco ou d’autres de découverte et contemplation, en fonction
des cibles et intérêts des uns et des autres pourraient être un excellent
catalyseur de développement, à même d’introduire graduellement des sites d’intérêt
architectural dans les visites et étoffer intelligemment les programmes
touristiques proposés aux touristes de groupes.
Pour les touristes individuels et partant pour faire
valoir la promotion de cette sous-niche de la sphère culturelle, l’idée d’en
parler dans les guides et portails électroniques serait d’un bel apport, avec à
la clé la mise en place de cartes interactives.
Un vœu que je n’espère pas pieux en tout cas.
Credit photo : Le360.ma