lundi 12 avril 2021

Tourisme rural entre mise en valeur conventionnelle et approches d'avenir : Une équation si harmonieuse?

 

Le tourisme rural se distingue du tourisme urbain en termes de type d’expérience, d’utilisation des ressources naturelles, d’inclusion des populations locales et de développement des infrastructures. Cependant, un touriste peut passer ses vacances dans les zones rurales et urbaines. Un autre point de vue est que le tourisme rural se produit dans des paysages sauvages éloignés. Outre la complexité des définitions du tourisme rural, ce dernier est perçu différemment selon les pays. Par exemple, les produits du tourisme rural sont souvent basés sur des maisons d'hôtes, des gîtes et/ou bivouacs avec des chambres meublées de façon traditionnelle, par exemple. En Finlande, les touristes ruraux louent généralement des chalets. Aux Pays-Bas, les produits de tourisme rural consistent à camper dans une ferme et à pratiquer des activités liées aux itinéraires telles que la marche, le vélo ou l'équitation. En Hongrie, le tourisme rural a un terme spécial, le tourisme de village, se référant au tourisme dans les villages, au Maroc, c’est l’ensemble des activités déployées par les touristes nationaux et étrangers dans les milieux ruraux, à savoir les randonnées pédestres, l’alpinisme, hébergement chez l’habitant et d’autres… Il permet aux visiteurs de découvrir des cultures tout à fait originales et d’explorer des produits purement bio.

Depuis l’éclosion du tourisme de masse en tant que catalyseur des grandes vacances d’été, et compte tenu des répercussions négatives que cette activité principale a eu sur plusieurs environnements, certaines niches -existant depuis tout temps – ont pu être valorisées, et de gré, notamment avec la prédominance  du concept de durabilité, plus que jamais, tendant à préserver les milieux et espaces fragiles, autant par rapport au potentiel naturel, et celui immatériel lié aux populations vivant dans ces espaces.

Le tourisme rural s’inscrit donc comme un paravent idoine pour ces derniers, contre les effets néfastes des formes de tourisme de masse.

Préserver la biodiversité (faune et flore) et les traits originaux de la culture locale prévalente dans ces espaces est l’essence même du tourisme rural, sa raison d’être, quêtant la préservation des trésors de la terre.

Compte tenu des inégalités environnementales et sociales auxquelles le Maroc est confronté, ainsi que pour remédier ce déséquilibre des acteurs économiques, les locaux, dans la plupart des cas, ont choisi d'investir dans le tourisme en milieu rural. Ainsi des établissements touristiques ruraux commencent à prendre de l’ampleur, visant à consolider la notion du tourisme durable avec ses produits artisanaux locaux, ses variétés culinaires régionales et ses folklores saisonniers aux traditions bien enracinées pour une meilleure attractivité. Mais ces actions peuvent-elles garantir un avenir radieux à ces établissements sans l’intervention de l'État ? Formation à la protection de l'environnement et des ressources naturelles, des formations en faveur des guides et accompagnateurs de voyages, sensibilisation des acteurs traditionnels et la mise en tourisme par le biais des investissements afin de vitaliser ce pan du tourisme durable.

Très vague fut elle, aux contours indéfinis notamment à l’ère du lancement de la Vision 2010, l’intérêt pour une promotion spécifique et ciblée du tourisme rural n’a pris son essor qu’en 2004 avec le lancement du concept des Pays d’Accueil Touristique (PAT) : Soit 9 marques, 9 identités distinctes représentées par les produits du terroir. Ce concept a réussi à séduire dans ses débuts mais a fini par voir son rayonnement s’estomper peu à peu, en attendant la version renouvelée parue avec l’avènement de la Vision 2020, et la stratégie de développement du tourisme rural, indexée sur le volet durabilité, détaillée en long et large sur la feuille de route, avec comme nouveauté la création de « corridors thématiques » mettant en exergue l’offre « Nature » du Maroc mais n'allant toutefois pas de pair avec les 08 territoires touristiques définis dans ladite feuille de route : Centre Atlantique, Maroc Méditerranée, Maroc Centre, Atlas et Vallées, Grand Sahara Atlantique, Cap Nord, Marrakech Atlantique et Souss Sahara Atlantique.

Le patrimoine culturel est aujourd'hui considéré comme un atout bien adapté pour ouvrir de nouvelles possibilités dans les zones rurales marginales qui ont besoin de secteurs d'activité supplémentaires, dont le tourisme est l'un des plus florissants. Les biens du patrimoine culturel sont souvent considérés comme des ressources vulnérables, mais en même temps, ils stimulent les émotions et peuvent représenter des expériences très recherchées par un créneau particulier de touristes.

 

Par la richesse de ses ressources, le tourisme en milieu rural semble répondre aux attentes émotionnelles et à la demande d’espace et de calme de ces clientèles. La variété des paysages, des cultures, des patrimoines, des savoir-faire offre la possibilité d’une grande gamme d’activités ludiques et excentriques. Le tourisme rural est un élément indispensable de la composition touristique nationale du Maroc, en particulier pour le développement social et économique en dehors des zones urbaines de plus en plus surpeuplées. La visite de destinations touristiques rurales stimule la croissance des économies locales, crée des emplois et soutient la diversification de l’économie du pays en grande partie basée sur l’agriculture.

Face à l’importance croissante du tourisme rural dans le pays, les parties prenantes du sud du Maroc se sont réunies en mai 2011 pour former la première association de tourisme rural du Maroc. Le Réseau de développement touristique rural (RDTR) a été développé pour renforcer les capacités institutionnelles, développer des circuits touristiques ruraux, soutenir le renforcement des capacités et la formation du personnel dans les zones rurales, créer un écolabel du tourisme rural et améliorer la promotion des produits du tourisme rural.

Les paradigmes de mise en valeur des territoires touristiques auront tendance à changer à l’ère Covid et post-Covid : Moins de rassemblements dans les sites d’intérêts touristiques par souci de préservation des mesures de distanciation entre visiteurs, notamment.

C’est ainsi que le tourisme de masse semble perdre du terrain, jour après jour, en faveur d’un tourisme soft, respectueux de l’environnement : Moins de pression sur les sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE) , sur les villes situées en campagne, sur les zones rurales fragiles, synonyme d’épanouissement d’une nature qui respire enfin.

Le tourisme rural fait foi de tourisme de niche aussi, et c’est ce dernier qui représentera petit à petit le visage nouveau du Maroc, avec une mise en valeur différenciée des potentiels touristiques, à gré, très raisonnablement.

Les différentes stratégies inhérentes au tourisme rural, conçues dans l’esprit des Vision 2010 et 2020, et précédemment évoquées, sont tellement conventionnelles qu’elles ont fini par déchanter. Leur aura a vite fini par décroître et perdre de sa subsistance par effet d’inadéquation entre objectifs, réalités du terrain, et moyens affectés pour faire éclore une conception nouvelle dans l’esprit des investisseurs potentiels.

Des territoires abandonnés à leur sort, pourtant recélant des ressources naturelles inégalées est un fait que l’on doit admettre présentement et dans un futur proche.

Ces concepts « conventionnels » n’ont pas abouti, essentiellement pour des problèmes de gouvernance.

La solution ne réside pas dans le fait de changer de graphiques, de dénominations et de s’inspirer les yeux fermés de ce qui se fait ailleurs. La réussite viendrait tout d’abord de la maîtrise absolue des propriétés des territoires, de la mise en valeur juste et raisonnée des potentiels naturels et de la prise en compte de l’harmonie humaine dans un cycle vertueux, c’est ce à quoi doivent songer nos instances dans un futur proche.

Article co-écrit avec M. EL ARCHI Youssef 

Credit photo : le360.ma



dimanche 21 février 2021

Le tourisme au Maroc post covid-19 : Vers un nouveau modèle eco-friendly ?

 

Dans un contexte de défis universels sans précédent causés par la pandémie de Covid-19, le Maroc, comme tous les pays du monde, a connu une chute grave au niveau des arrivées touristiques, entraînant une forte baisse des revenus du secteur touristique l'année dernière, des indicateurs dans le rouge, en intégralité, du jamais vu !

Le secteur du tourisme et de voyages, nul ne peut le nier, a subi un coup dur durant la propagation du virus, puisqu'il s'agit d'un secteur qui dépend principalement de la mobilité des touristes. Les hôteliers, les restaurants, les agents de voyages, les TO et les transporteurs touristiques sont les acteurs les plus touchés dans l'industrie du tourisme au Maroc des conséquences de la covid-19, malgré l'octroi de l'indemnité forfaitaire mensuelle par la CNSS en faveur de milliers d'employés.

Néanmoins, il faut avouer que la crise sanitaire actuelle a révélé de nombreux points faibles du tourisme marocain, à savoir, la non-prise en compte du tourisme domestique, qui joue un rôle primordial dans le développement local et territorial, le manque des stratégies privilégiant le tourisme vert, puisque la principale préoccupation des acteurs de ladite industrie est d'augmenter le nombre de touristes et la capacité litière dans les EHTC, sans tenir compte des impacts environnementaux que provoquent la gestion des hôtels et les déplacements des touristes.

La pandémie du Covid-19 a eu un effet grandiose sur les approches appelant à repenser le tourisme autrement, par le truchement d’une rupture inopinée avec les modèles conventionnels des séjours touristiques, notamment le tourisme de masse qui a commencé à susciter l’ire de plusieurs communautés à l’international ces quelques dernières années.

Voyager autrement est donc un trait devenant, par la force des choses, une nécessité, une base nouvelle pour relancer le secteur des voyages et des loisirs, en adoptant des modèles plus slow, inspirés de la nature et du développement durable, l’aventure, le sport et les voyages organisés restreints, au plus près des populations autochtones, seront les nouveaux paradigmes de demain.

La chaîne de valeur touristique a inexorablement subi de plein fouet le gros marasme induit par la pandémie, le secteur ne pouvant compter que sur les aides publiques et autres mesures d’assouplissement pour relever la tête de l’eau.

Malgré l’effort consenti sur les réouvertures de frontières de par le monde, la présente situation n’augure pas un retour complet à la phase d’avant Covid-19, sous quels auspices se présente donc l’avenir du tourisme dans le monde ?

Prudence, ciblage, innovation, authenticité et mise en avant de niches nouvelles seront forcément les nouveaux maîtres-mots liés au secteur touristique. Et cette réconciliation avec le vert, ce respect de la nature tant lorgné, qui imposera ses empreintes de manière plus patente désormais.

Les mesures de confinement imposées aux peuples aux premiers mois de l’apparition et propagation de la pandémie ont rendu le voyage et les activités de tourisme et de loisirs un vœu pieux, plus qu’une échappatoire salutaire à la vexation induite par les lourdes circonstances ayant prévalu en cette période.

La psychose ayant affecté les déplacements en général, a instauré une dualité chez le touriste : D’une part, la peur de voyager au risque d’être contaminé de la Co-vid, et d’autre part l’envie pressante de renouer avec le style de vie d’avant pandémie et de retrouver cette bouffée d’air propre aux activités de voyages, sans omettre la frustration engendrée par les images d’hôtels fermés, d’avions cloués au sol, d’entreprises touristiques mettant la clé sous le paillasson, de grèves chez les opérateurs touristiques etc.  

Dire que ce scénario ne figurait point dans les plans de l’OMT !

La grande tendance actuelle concerne certainement l'écologie, que ce soit dans le domaine de l'énergie, des voitures et même du tourisme.

L'année 2020 aura marqué probablement un virage phare vers un tourisme durable, une transition exacerbée par une conscientisation à l’impact de l’empreinte écologique, surtout chez les jeunes générations, s’exprimera par l’exigence de pratiques durables.

Plus qu’une façon de se distinguer, celles-ci pourraient devenir une norme, un acquis pour les voyageurs. Les touristes de demain auront tendance à pratiquer des activités touristiques eco-friendly, dans des milieux touristiques bel et bien verts pour pouvoir sentir le dépaysement que le voyageur ressent lorsqu’il effectue une virée dans la nature. L’écotourisme, l’agrotourisme et le tourisme volontaire sont les formes du tourisme alternatif que les acteurs de tourisme devraient adopter et y innover davantage pour rendre une destination plus responsable tant à l’échelle du Maroc qu’à l’international.

Selon une étude réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), intitulée « Tourisme 2030 : Quelles ambitions pour le Maroc ? » :  L’ensemble du système touristique marocain est appelé à s’adapter aux tendances lourdes de la demande et de l’offre.

La morphologie de ce secteur en 2030 devrait, de ce fait, être différente de celle d’aujourd’hui. L’étude se veut un appel à appuyer l’ambition du Maroc en matière de tourisme, en procédant par un rappel historique mettant en exergue les grandes évolutions du secteur, enchaînant sur une évaluation globale de l’activité touristique et de son apport à l’économie nationale.

Les réflexions, les débats, les scénarios et les plans se multiplient quant au tourisme de l’après-COVID-19. Cependant, ces réflexions et propositions tournent toutes autour de la relance du secteur dans l’immédiat, soit à court terme (comment organiser les établissements sur le plan sanitaire), soit à moyen terme (quelles actions entamer et quel segment cibler pour faire revenir les touristes).

Or, pour le Maroc, on peut avancer l’hypothèse selon laquelle la crise qui a frappé la planète n’a pas seulement mis le tourisme à l’arrêt depuis le 20 mars, mais elle a aussi révélé les faiblesses structurelles de cette activité économique. Il faut donc se pencher également sur les suites à long terme. Après la vision 2010 et la vision 2020 du secteur du tourisme, la vision 2030 est toujours ambigüe vu les circonstances actuelles que vivent tous les pays grâce au covid-19, cette vision qui tiendra pleinement compte de l’homme et l’environnement n’a pas encore vu la lumière, les acteurs du tourisme auront besoin d’une feuille de route après la relance du secteur pour mener à bien cette industrie.

Force est d’admettre au final, nonobstant toutes les projections établies, les scénarii dressés et ficelés de part et d’autre, que l’avenir du tourisme est dans le vert, dans le durable, dans un ressourcement de l’âme puisant dans le retour à la terre et aux charmes sauvages de la nature, un tourisme respectueux de l’environnement visité et des populations qui y vivent, une recherche constante mais bien approfondie de l’originalité dans le voyage et d’une vive authenticité de l’expérience touristique.

Article co-écrit avec mon cher ami YOUSSEF EL ARCHI. 

Credit photo : ouvrirlemonde.com 



mardi 26 janvier 2021

النشاط الفلاحي كركيزة لتطوير السياحة الزراعية بالمغرب: هل من إشارات لتثمين الفكرة على المدى القريب؟

  

المغرب، بلدنا الحبيب، بلد الغنى، الثقافة والأصالة، له من الخاصيات ما يميز جماليته عن العديد من البلدان، إقتصاده ومن دون أي شك يعتمد كلاسيكيا على القطاعين الفلاحي و السياحي، من دون إغفال الصناعة والخدمات التي أضحى المغرب قطبا جديدا لها

الثروات الفلاحية للمغرب وافرة و جد متنوعة، لكن هنالك سؤال قليلا ما يتبادر إلى أذهاننا : كيف يتم الحصول على المتنوج الفلاحي ـ بكل أشكاله ـ و ما هي المراحل المتبعة من طرف الفلاحين لهذه الغاية على مدار المواسم؟

الإجابة على هذا التساؤل البسيط يمكن أن تشكل نقطة جذب سياحي من نوع آخر، في خانة السياحة المستدامة التي تهتم بتثمين المجال الطبيعي و الخزان الإيكولوجي و الأنشطة الفلاحية في معظمها، تندرج في هذا السياق. .

حب الأرض، العلاقة الوطيدة للإنسان مع الأرض و مع كل ما تنتجه الطبيعة من أجل العيش، كيف يمكننا التغلغل في هذا الإحساس بكل صدق من دون معاينة الحياة الزراعية و معايشة الفلاح؟

من هنا تمكنت السياحة الزراعية من نسج خيوط نجاحها على المستوى العالمي كصنف يحترم أساسيات التنمية المستدامة والمجالية، بمقاييس مختلفة حسب الإستراتيجيات المنصبة على القطاع السياحي عبر الدول و طبيعة المنتوجات و الخدمات الرائدة تبعا للمؤهلات التي تم تثمنيها

ففي المغرب، قطاع الفلاحة يشكل أساسا ركيزة اقتصادية محضة هدفها الإنتاج الكثير والمتنوع، لا توجد إية مقاربات إستراتيجية وعملية مع القطاع الوصي على السياحة من أجل ضخ أفكار وخطط عمل هدفها إشعاع المنتوج الفلاحي والمجالات الزراعية كمنتوجات سياحية تدفع بالقطاع السياحي نحو منهجية تحترم البيئة وتقدر جهود الفلاحين عبر توفير موارد رزق إضافية، من دون إهمال إغناء المنتوج السياحي الوطني الذي يعتمد كثيرا على السياحة الشاطئية والثقافية بنسب عالية

لكن و لله الحمد، نلاحظ بزوغ مبادرات جد قيمة تنخرط في هذا الإطار، من خلال إنشاء ضيعات بيداغوجية خصوصا قرب الحواضر، السفر نحو مناطق يغلب فيها الطابع الفلاحي و التي تتوفر على المبيت عند الساكنة المحلية، تسمح للزائر إحتكاكا أكبر مع حياة الفلاح من خلال معايشة يومياته و المساهمة، لم لا، في أنشطته اليومية من زرع، أو حصد، أو الإهتمام بالماشية أو حلبها و كذا صيانة الضيعة.. هذه أمثلة بسيطة إذ لا يمكن حصر الأشغال الفلاحية المتعددة تبعا لنوعية المنطقة و طقوس أهاليها

و الملاحظ أيضا هو التفاعل الإيجابي و الجميل للأطفال مع كل ما يخص الفلاحة و رعاية الماشية، مما دفع بالعديد من المتطوعين و بعد الفاعلين في المجال السياحي من تنظيم رحلات و زيارات ميدانية تمكن هذه الشريحة من الإستمتاع و الإستفادة من كل ما يدره النشاط الفلاحي و بلورة أفكارهم، معلوماتهم و ٱرائهم حول المجال. فئة الكبار يمكن كذلك العمل على لفت إنتباهها و تشجيعها على قضاء بعض أيام العطلة في البوادي و الضيعات الفلاحية من أجل الإستجمام و الخروج من نمطية السفر الكلاسيكي

و في الأخير، لا يجدرني إلا أن ألمح للفاعلين في القطاعات المستهدفة بهذا النوع من السياحة إلى تشجيع و تطوير هذا الصنف من 
أجل تنويع المنتوج و المساعدة على تأهيل بعض المناطق و بالتالي المساهمة في تحسين مستوى عيش ساكنتها

العين الإخبارية : Credit photo 



 

vendredi 13 novembre 2020

هل من تعريف مستجد لمتعة السفر في زمن كورونا؟

 

المخاوف من تداعيات إنتشار وباء كورونا و تردي الحالة الصحية في العالم تلقي بظلالها على مفهوم السفر بكل 
تفاصيله

هل يمكننا الحديث في الحاضر عن متعة السفر كما ذي قبل في ظل الإلتزام بالتدابير الوقائية؟ و هل نفسية المسافرين تأثرت بالظروف الراهنة؟ 


جائحة عصفت بالحياة اليومية للإنسان في كل طياتها وبعثرت أوراق السكينة والنشاط اليومي الذي لطالما إشتقنا له.

يعودنا الحنين لما مضى، للأيام التي كنا لا نهتم بالتفاصيل الدقيقة كما الٱن، للعلاقات الإجتماعية بكل ما تحمله من تٱخي وعناق ووئام، وفرح وغضب، والتي تتمثل في التصرفات الإرادية منها واللإرادية.

إنها جائحة كورونا، ذلك الظلام الحالك الذي زرع الخوف بين الناس وفرض عليهم التباعد الاجتماعي في كل مواقف الحياة اليومية، بظلاله الفتاكة.

كورونا الذي أوقف عجلة المواصلات وألحق أضرارا كثيرة بالقطاع السياحي في ربوع العالم، خاصة خلال الأشهر الأولى للحجر الصحي

وفي ظل هذه التطورات، كيف أضحى السفر في الوقت الراهن؟ هل تأثر مفهوم السفر بقيود فيروس كورونا؟ و هل إنطفت متعة السفر مع الإستنئناس المؤلم بالإجراءات الاحترازية ضد الجائحة؟

تعايشنا مع الحجر الصحي بالمغرب لمدة ثلاث أشهر طوال، توقفت فيها كل أشكال المواصلات و السفريات داخل الوطن و خارجه،
 و ما لبثنا في هذه الفترة إلا الرجوع إلى حنين الماضي القريب، عبر تصحف ألبوماتنا و التأسف على ما ٱلت إليه الحالة الوبائية في العالم. حركة شلت و تدهور معها العامل النفسي، خصوصا لدى محبي الرحلات

كابوس طال مفعوله و أربك ٱمال الجميع لغد أفضل.

مع تخفيف الحجر الصحي في أفق يونيو، هو بصيص أمل، ذاك الذي رسم بسمة على محيا هواة الرحلات، الذين اشتاقوا للغوص في سحر الطبيعة و رفع روح التحدي و المرح..

لكن ليس كلما ذي قبل ..

السفر بطعم آخر، و بشكل جديد، تدب في نبضه مخاوف الوباء و كذا الالتزام الفعلي بالتباعد الاجتماعي و التدابير الاحترازية....

و قواعد جديدة لاحت في الأفق من أجل تنظيم المواصلات بين المدن و كذا الأسفار.

نذكر منها إلزامية ملئ المقاعد في حدود %50 من طاقة الحافلات السياحية قبل رفع النسبة إلى %75، بالإضافة إلى وضع الكمامات، التباعد بين الأفراد و التعقيم بشتى أشكاله.

هل يمكننا التكلم عن راحة نفسية أثناء السفر في الظروف الراهنة؟  أمام تقنين أعداد المسافرين وكذا اللوجيستيك المتعلقة بالرحلات في ظل الإرتفاع اليومي للإصابات و الوفيات في المغرب بنسب متفاوتة؟

أو ذلك الهاجس المهول للسفر و إمكانية الإصابة بالفيروس بمناطق أخرى أو إنتشار العدوى بين المشاركين في الرحلة؟ هذه بعض من الأفكار التي تراود البعض منا. 

متعة السفر في كورونا تخلو حتما من كل الطمأنينة التلقائية التي كانت القاعدة و الأساس في ما مضى، صور اليوم تضم و تؤرخ لمسافرين تخفي الكمامة الواقية إبتسامتهم رغم تواجدهم بأجمل المناطق الطبيعية و المعالم السياحية

هل حملة التلقيح الواسعة التي سيشرع فيها المغرب قريبا ستمكن السياحة و حب الأسفار للعودة إلى سابق العهود؟

كلنا أمل في ذلك.

ضيفتي الكريمة في هذا المقال هي حورية الجديري، منظمة رحلات بالمغرب، و التي تفضلت بالإجابة على الأسئلة التالية

 كورونا و السفر، هي معادلة صعبة نوعا ما، كيف تتعاملون معها ؟ و هل من تخوف ملحوظ لدى المسافرين أثناء إطلاق برامج
الرحلات؟


السفر هو مدرسة من مدارس الحياة تعلم كثيرا من الاشياء ،السفر ايضا هو متنفس من ضغوطات  الحياة اليومية ،قرار السفر قبل كورونا كان سهلا جدا ،كان يكفي الشخص ان يتصفح وسائل التواصل الاجتماعي ،او يتواصل مع احدى الوكالات لكي يختار وجهته ،

في زمن هذا الوباء ،اصبح القرار صعبا على الجميع من مشاركين ومنظمي رحلات 

في خضم حالة الطوارىء الصحية ،وفي ظل تصاعد انتشار الوباء في عدة جهات من المغرب ،اصبح الأمر معقدا نوعا ما 

اصبحنا نتابع الحالات اليومية وننتظر قرارا مفاجأ قد يتسبب في غلق احدى المدن ،او يارب في ايقاف التنقل بين المدن في اخر دقيقة 

 هل نظم التدابير الاحترازية تثقل كاهن منظمي الرحلات و تؤثر على البرامج و أثمنتها؟

كمنظمي رحلات ،اصبح لدينا هاجس جديد الا وهو ،هل سنمتكن من السفر الى وجهتنا ؟هل يا ترى ستكون هناك عوائق في الطريق ؟

هذا الهاجس لا يختفي  الا حينما نتجاوز آخر حاجز في وجهتنا ،عندها نفرح اننا وصلنا دون مشاكل والحمد لله 

العدد المحدود في الحافلات السياحية ،هو ايضا يتسبب في رفع اثمان رحلاتنا مقارنة مع الاعوام الماضية ،ما يجعل عدد المسافرين اقل بكثير من ما تعودنا عليه 

فكرنا في حلول بديلة كاستعمال السيارات ولكن اتضح ان هذا الحل لا يناسب الجميع خصوصا اذا كانت الوجهة بعيدة شيئا ما
 

؟العامل النفسي يلقي بثقله أثناء التفكير بالسفر : في ظل التراخي و إرتفاع الإصابات بكورونا، هل يمكننا تخيل بؤر سياحية يوما ما


في زمن كورونا ،اصبحنا نستمتع بكل سفر كأنه آخر سفر ،لاننا لا نعلم ما ستكون عليه الايام القادمة ولا نوعية القرارات القادمة 

كثير من المسافرين ،فقدوا مناصب شغلهم ،او تقلص مدخلوهم لذلك أصبح السفر بالنسبة إليهم قرارا يوجب الكثير من التفكير والتوفير 

هناك ايضا من المسافرين من هم متخوفون جدا من عدوى المرض، السفر ليس من اولوياتهم في هذه الفترة 

انا ايضا كمنظمة اسفار  ،اتخدت قرار ان اقلل  من وثيرة الرحلات ,فعوض 3 رحلات او 4 رحلات في الشهر ،اصبحت الوثيرة 2 رحلات في الشهر 

الضغط النفسي لدى المنظم يكون كبيرا ،فمن جهة يحاول ما امكن ان تحترم  الشروط الوقائية في النقل وفي المآوي (فمثلا شخصين في كل غرفة )،ومن جهة أخرى وبعد كل رحلة يكون هناك ترقب ،هل هناك شخص او اشخاص  احسوا  بعوارض المرض بعد الرحلة 

هذا الوباء مستمر في الانتشار ،نرجو من الله ان يخفف اقداره وان يلطف بنا ،ورغم ذلك نحاول أن نستمتع في كل رحلة ،بالطبيعة الجميلة ،نحاول ان نتناسى الارقام المهولة ،نحاول ان مريح انفسنا ولو قليلا من ضغط كل ما تعيشه ،لذلك فالسفر في هذه الفترة بالذات له طبع خاص ،وهو نعمة كبيرة جدا نحمد الله عليها.

Credit Photo : Freepik


 

samedi 3 octobre 2020

Plan de relance touristique : Chacun pour soi ?

 

Chaque semaine apporte son lot d’actualités pour le secteur touristique, dont les professionnels demeurent constamment sur le qui-vive, en attendant la décision salvatrice, celle de l’ouverture complète des frontières et la reprise des vols à même cadence que celle d’avant Covid-19 !

Si ce ne sont moult décisions qualifiées « d’impromptues » et de « hasardeuses » qui surgirent au compte-gouttes, et qui provoquèrent l’indignation de plus d’un !

En attendant des lendemains meilleurs, l’une des décisions ayant peu marqué les professionnels du secteur – qui demeurent toujours sur leur soif – est celle de la signature du fameux « contrat-programme » de relance touristique le 06 août dernier. Cet acte représente plus ou moins le seul dossier tenu à bras le corps par Mme la Ministre du Tourisme Nadia Fettah, avec des décisions multiples visant l’amélioration de la santé du secteur et maintenir au mieux sa résilience face à ces aléas.

Cela pourrait lui être compté en tant que réalisation, mais qui n’a pas brillé aux yeux des professionnels, qui se trouvent toujours croulés sous le poids du désespoir, la plupart desquels vivotent avec une activité vacillante et incertaine, évoluant au gré des circonstances et de l’humeur générale.

Et cette semaine ne pourrait s’écouler sans revenir sur certaines actions ayant secoué le volet institutionnel, en l’occurrence celles liées aux éclatantes sorties régionales du mois de septembre, et de ces communiqués où il est question d’activer une stratégie de repositionnement touristique à l’International pour Marrakech, d’un plan Marshall pour Agadir, ou encore de ces professionnels d’Essaouira voulant faire entendre leur voix.

Chaque destination lutte pour sa survie, et tente coûte que coûte de rétablir son image de marque touristique, dans l’espoir d’une reprise des flux des visiteurs étrangers ayant fait leur gloire bien des mois avant !

Et Mme la Ministre qui suit ces appels pressants et prévoit des réunions avec autorités et professionnels de chaque destination, en vue de réfléchir à des solutions idoines et pratiques pour sauver les meubles.

Cela nous amène-t-il à dire que les déclinaisons de ce fameux contrat-programme sont telles, opérées région par région ? Ou est-ce un élan lancé à l’unisson par les représentants de la profession pour chaque région qui a trouvé écho ? Est-ce l’expression d’une frustration quant à la feuille de route générale qui n’arriva pas à convaincre ? Ou est-ce simplement une cacophonie à laquelle on assiste ?

Chacun pour soi ?

Pour quels résultats ?

L’expression du besoin d’établir des bases nouvelles pour accueillir des vagues de touristes qui se font toujours attendre ?  

A suivre !


Credit photo : lecourrierdel'atlas.com 




samedi 26 septembre 2020

Restaurateurs : Grand damnés des effets de pandémie !

La crise sanitaire a incontestablement jeté de toute son ombre malsaine sur la florissante et dynamique industrie touristique, frappant rudement toutes ses composantes : Des guides à l’aérien et de l’événementiel à l’hôtellerie.

Le sous-secteur de la restauration n’y a pas échappé non plus, et plusieurs cafés-restaurants ont dû mettre clé sous paillasson par effets de forte inactivité !

Comment se portent les professionnels des métiers de bouche au Maroc ? Cafés, traiteurs, restaurateurs de tous genres (restauration touristique classée, non classée, enseignes de fast-food…etc.) ? Et assurés sommes-nous de la frustration induite par la pandémie ?

Avec l’avènement de la crise et la fermeture des frontières, tous les espoirs s’estompent, et craintes et attentisme forment le lot quotidien des discussions des professionnels du secteur, ne sachant quelle tournure prendra la situation, jusqu’au jour où le fameux contrat-programme de relance touristique fut dévoilé, à la grande déception des restaurateurs qui en furent exclus !

Que de correspondances adressées au Ministère de Tutelle, exhortant responsables et autorités compétentes à soutenir ce secteur, également sinistré des effets du Covid-19, et pour cause : Ces professionnels ont été, pour la plupart, dans les premiers rangs à avoir répondu sans failles à l’appel citoyen, du temps où ils fournissaient à titre gracieux et au quotidien, des plats en quantités importantes aux médecins, infirmiers et toutes les forces mobilisées pour la lutte contre le Covid-19, depuis la veille au respect du confinement jusqu’à ceux s’attelant à la lourde tâche du suivi et intervention sanitaires !

Un élan auquel donc avaient pris part les restaurateurs, pour de longues périodes, et sans réclamer quelconque compensation, pensant que l’avenir portera des brèches d’espoir à même de les aider à se relever et à sauver leur activité de la pire des faillites.

Pourquoi n’avoir pas intégré cette filière dans ce programme ?

Cela pourrait-être dû au déconfinement leur ayant indirectement permis une reprise partielle de leurs activités à travers la réouverture des enseignes, dans un premier temps en autorisant les livraisons à emporter pour s’étendre par la suite à l’ouverture effective avec remplissage de la capacité à 50%, assorti du respect des mesures sanitaires et préventives de distanciation sociale ?

Et de ne point omettre les mesures de confinement partiel instaurés les récentes semaines dans certains territoires, exigeant la fermeture des cafés et restaurants à 21H00/22H00, ce qui grève leur rentabilité quotidienne, en éliminant le service et livraison des repas de dîner.

Cela permet de générer du chiffre d’affaires, moins conséquent qu’avant pandémie, certes ce qui est moins euphorique, mais est-ce pour autant une raison poussant à loger tout le monde à la même enseigne ?

C’est ce que l’on peut déduire de l’exclusion des restaurateurs du contrat-programme de relance du secteur, et du fait que le Ministère de tutelle n’a pas pris en compte la différenciation du segment de la « restauration touristique » qui obéit à un classement particulier et qui fonctionne autrement que celui de la restauration ordinaire !

Les acteurs de la restauration touristique sont les plus malmenés dans toute cette histoire et luttent au jour le jour pour résister aux effets du marasme touristique que vit le Maroc, et n’ont eu de cesse de réclamer la révision de cette feuille de route pour les y réintégrer, de sorte à ce qu’ils bénéficient également des dispositifs de soutien prévus pour leurs confrères de chaîne de valeur touristique !

Et de constater il y a moins d’un mois la fermeture actée par les autorités de certains restaurants, ce qui n’est pas pour arranger les choses et ternir l’image de la profession : A Casablanca, Tanger ou Marrakech, ce sont plusieurs patrouilles qui ont été menées en vue de saisir des produits impropres à la consommation (dont des boissons alcoolisées périmées) utilisés par certains restaurants.

Cela est-il imputé à l’inactivité de ces restaurants à cause du Covid-19 ? La conscience professionnelle et sanitaire ne tient-elle plus de nos jours en voyant de près cet état des choses ?

Attendons de voir d’ici à fin 2020, quelles nouveautés concerneront cette filière !

 

Credit photo : Finance Hebdo News.




dimanche 20 septembre 2020

L’AMPL : Un cri porteur de changement ?

 A l’image d’espèces sonnantes et trébuchantes furent les sorties médiatiques de l’Association Marocaine des Pilotes de Lignes (AMPL) en cette année 2020.

Les qualifierai-je ainsi comme alerte furent lancées à la compagnie aérienne Royal Air Maroc de leur part quant à la situation financière fragile, inquiétante, à risques où elle se trouve.

Patauger dans le risque en l’absence d’un nouveau contrat-programme inhérent au sauvetage de la RAM pourrait lui être fatal. Difficile de nier alors l’oreille sourde de cette dernière quant à ces signaux.

Et advint la cruelle pandémie du Covid-19, qui a terrassé toute la chaîne touristique à l’international, y compris les activités liées à l’aéronautique de toute évidence : Les compagnies aériennes procédant alors à la suspension ou réduction drastique des vols à la suite de fermeture de l’espace aérien, ainsi que les licenciements, véritable fléau social.

Ce à quoi la Royal Air Maroc n’a pas échappé non plus, et annonça à la suite des mois de confinement son plan de survie, conforme aux exigences du gouvernement, par lequel est signalé entre autres, le départ volontaire touchant près 30 pilotes âgés de 56 ans et +.

Suivra la fatale déclaration de licenciement de 140 salariés (dont 66 pilotes – chiffre actualisé – cette fois ci) : Un véritable coup de massue infligé à l’AMPL notamment qui qualifia illico ce licenciement d’abusif, et que d’autres pistes auraient pu être envisagées par la compagnie RAM pour assurer les économies voulues et partant, éviter une profonde crise sociale et d’emploi parmi ses collaborateurs.

La RAM tient mordicus à son plan social et de sauvetage et ne daigne guère négocier avec l’AMPL ses termes, en orientant plus les dispositions vers la réduction des salaires plutôt que cette vague de licenciements, ce qui a provoqué l’ire de cette dernière en clamant haut et fort l’injustice et l’illégalité de ce plan, jusqu’à entraîner le soutien de ses consœurs à l’international (Kenya, Algérie, Tunisie, Brésil, Canada, Liban, Afrique du Sud) qui ont uni leurs voix à celle de l’AMPL et envoyé des correspondances marocaines.

Plus sidérant est encore, la récente annonce relative au lobbying auprès des partis politiques auquel l’AMPL a recours, pour dit-on influencer le Management de la RAM à revoir les dispositions sociales du plan et sauver le navire, quitte à lorgner les membres du Gouvernement et notamment les Ministres en étroit rapport avec le dossier.

L’AMPL ne cherche aucunement à nuire à la Royal Air Maroc, mais tente davantage d’éviter les conséquences d’une désastreuse crise sociale et de compétences dans un avenir proche, au moment de l’éventuelle et propre reprise de l’activité aérienne, quelle sera la situation de la RAM d’ici-là ?

L’AMPL tape à toutes les portes pour faire entendre ses déclamations, loin d’être virulentes…

Le lobbying politique récemment entrepris et les messages de soutien des associations et fédérations internationales de pilotes de ligne arriveront à modifier le cours des choses, à inverser la vapeur et à réorienter le navire RAM autrement que celui-ci ?

Le futur nous le dira…