dimanche 29 septembre 2019

La chute de Thomas Cook sonnerait-elle le glas du « Tour-Operating » mondial ?



2 siècles de voyages qui prennent fin comme ce brin de poussière emporté par le vent, Thomas Cook s’en donc allé à vau-l’eau !

Qui aurait songé qu’un jour et de façon tout à fait impromptue (à en croire les déclarations de presse), Thomas Cook retrouverait une faillite aussi lourde et irrémédiable ?

Qui croirait que le plus ancien voyagiste au monde allait chuter brutalement ? Celui qui inventa le modèle de « tour-opérateur », gestionnaire de produits touristiques, qui concrétisa le rêve de plus d’un à profiter de séjours concoctés en chaîne réglée de bout en bout, et par là-même révolutionna le secteur du tourisme et des loisirs à travers le monde par la mise en place de ce modèle à l’international, conférant au tourisme un sens tout nouveau.

Ayant débuté vers la fin du XIXème siècle par des circuits à l’intérieur du Royaume-Uni prenant départ de Londres, il s’est entendu à travers l’Europe et couvrit plusieurs pays et destinations touristiques en y implantant des agences, jusqu’à la création de filiales (la compagnie aérienne Condor, Thomas Cook France, Thomas Cook Belgium, Thomas Cook UK…) : Dire l’empreinte qu’il aura marquée de son avènement sur le tourisme mondial.  

Soit dit en passant, n’y avait-il aucun signe précurseur à cette faillite ? Pourquoi n’avoir pas mis suffisamment d’emphase sur les précédents faits jusqu’à éclatement de bulle ? Pourquoi ne pas avoir pris la peine de retracer un peu les derniers parcours, réalisations stratégiques et autres déconvenues financières de ce groupe avant cette malencontreuse fin ? Un tremblement de terre de magnitude 7 injustifié !

Il suffisait d’établir les liens nécessaires pour donner un sens logique à cette chute, pour qu’elle ne demeure plus aux yeux de tous aussi brutale, et frontale.

Avant de s’y attarder dans cet article, prenons la peine de retracer un peu ce qu’il en coûte chez les pays au niveau desquels Thomas Cook a pris des engagements en matière de programmation touristique (packaging complet), quelques chiffres glanés par-ci par-là :

-           Maroc : 20 millions de Dollars, 100.000 clients de perdus (selon l’agence Reuters) ;
-           Espagne : 200 millions d’Euros (selon la confédération hôtelière espagnole Cehat) ;
-     Tunisie : 60 millions d’Euros (selon l’Union nationale de l’industrie hôtelière de Tunisie (UNIH) ;
-          Chypre : 50 à 60 millions d’Euros (selon Euronews) ;
-          Egypte, Grèce, Bulgarie sont durement affectés aussi (absence de chiffres officiels à l’heure qu’il est), sans omettre que la filiale du voyagiste en France « Thomas Cook France » a déposé son bilan et est donc en cessation de paiements.

Pour tisser un peu la toile ayant débouché sur cette banqueroute, revenons aux années 2007/2008 marquées par beaucoup d’instabilité chez le groupe : D’une part des acquisitions stratégiques tel fut le cas de Jet Tours (racheté à Club Med alors en difficulté), ou d’autres qui le sont peut-être moins, tel son concurrent MyTravel -qui était en rouge-  avec lequel il a fusionné tout de même en 2007 et dont il a hérité les dettes.

Celles-ci prenaient de l’ampleur à compter de 2010/2011, et pour causes essentielles la rude concurrence menée par les OTA et autres sites de voyages en ligne qui détournèrent petit à petit l’intérêt et les comportements d’une clientèle traditionnellement orientée vers les Grands T.O, et ce davantage à la recherche de tarifs plus abordables sur le net avec la profusion de comparateurs de prix et de plateformes de réservation. Internet est devenu au fil du temps une vitrine offrant tous les produits touristiques que peux solliciter le client, en un clic ! Chose qui mis à mal les Tour-Opérateurs en général qui tentèrent de promouvoir les voyages à forfait en explorant des destinations nouvelles et attractives en plus d’une programmation plus intelligente en termes de saisons.

L’arrivée du Brexit a amplifié les choses et compliqué la tâche à Thomas Cook de se délester de ses dettes qui allèrent crescendo, l’opérateur continua sur son modèle sous un ciel gris, dans ce navire réunissant toutes ses filiales (la compagnie aérienne Condor, Thomas Cook UK, Thomas Cook Beligum etc..), avançant avec beaucoup d’incertitudes pour l’avenir.

La cinglante réapparition de Thomas Cook s’est faite donc au premier semestre de l’année en cours, avec une déclaration choc : 1,5 milliards de livres de dettes pour un chiffre d’affaires de 10 milliards de livres, une perte abyssale difficile à absorber à priori !

Jusqu’à l’arrivée du Groupe chinois « Fosun International » vers la fin du premier semestre 2019, en qui les espoirs furent en partie placés : 450 millions de livres prêt à être investis pour acquérir au moins 75% des fonds propres du voyagiste groupe (sous réserve de l'obtention des autorisations anti-trust) et 25% de la compagnie aérienne. D’autres part, 450 millions de livres supplémentaires auraient été investies par les créanciers de Thomas Cook (banques et actionnaires), en convertissant leurs dettes afin d'acheter 75% de la compagnie aérienne et 25% de l'activité de tour-opérateur.

Le coup de massue est tombé vers la fin du mois de septembre lorsque des créanciers de l’opérateur ont demandé de trouver 200 millions de livres supplémentaires pour valider le plan de sauvetage proposé par le chinois « Fosun » de 900 millions de livres. Rien n’en fut après des négociations marathon.

Un pionnier du voyage à forfait s’écroule donc, et remet en question la survie du modèle de « Tour-Operating », l’opacité commencera désormais à ternir de plus en plus l’univers des voyagistes !

Nonobstant le fait que le terrain soit libre désormais pour les concurrents de tout temps du défunt Thomas Cook, à savoir FRAM, et TUI : Ce dernier ayant sauté sur l’occasion et profite du fait que les clients lésés aient recours au « Fond de Garantie Voyages » pour se voir remboursés à priori, TUI intervient donc pour leur permettre de réserver un séjour avec déduction des montants déjà versés à Thomas Cook, et par ricochet s’occupe entièrement de la gestion administrative du recouvrement auprès du « Fonds de Garantie Voyages ».

Une telle solution « provisoire » permettra-t-elle à TUI de prospérer, compte tenu de cette morose nouvelle ? Internet ne fait que des émules et les promotions dessus sont légion, à la longue, le modèle économique de Tour-Opérateur n’en est-il pas menacé ?

FRAM et TUI doivent-ils s’inquiéter malgré le fait que leur modèle financier soit plus sain que l’était celui de Thomas Cook ? Doivent-ils se réjouir de voir un gros concurrent historique tomber d’un bloc ? Je préfère ne pas me hasarder en conjectures et voir ce que l’avenir portera.




" Sahara Music Festival" ou quand la techno donne des couleurs au désert !

Dire que la magie du désert ensorcelle plus d’un est chose affirmative !

Dire que le désert noue des liens inébranlables avec ceux et celles qui en furent charmés pour une première fois est chose incontestée.

C’est un peu l’histoire de ce « Sahara Music Festival » qui tient curieusement sa deuxième édition du 18 au 20 octobre 2019 après une première organisée du 19 au 21 avril 2019 ! Soit deux éditions en une même année.

Un festival assez particulier dont on ne communique que timidement et qui offre un nouveau regard artistique sur le désert, c’est un concept qui s’éloigne de beaucoup des clichés dont sont traditionnellement connues ces contrées.

C’est de la musique électronique qu’il s’agit : Oser la techno en plein désert marocain ? C’est un peu le défi que se sont fixés les organisateurs de ce festival depuis son lancement.

Un public très ciblé et très limité s’y rend, et qui comprend les fous amoureux de ce genre musical qui viennent pour s’éclater le temps de deux jours au milieu de nulle part de sonorités électroniques et rentrent charmés chez eux, nonobstant les chaleurs qui peuvent être torrides quelquefois ou les éventuelles tempêtes de sable qui gênent.

« House », « Live », « Progressive » : Ce sont quelques exemples des déclinaisons de ce style musical farouche à première vue. Cet événement diffère du reste par le fait qu’il reflète le plaisir particulier de se délecter de cette musique dans un lieu inconcevable, d’où le nombre restreint de festivaliers.

L’événement est organisé par l’agence événementielle française « Sutter Event » qui s’occupe des RP et de la recherche d’artistes, l’agence marocaine « Mrc Trips » qui organise les packs de voyages en faveur des festivaliers (Transport, Hébergement, Restauration et activités parallèles » et l’agence « Technics Customisation Maroc » pour la sono, lumière et scène.

La seconde édition de ce festival tient lieu à l’hôtel « Palmeras Y Dunas », d’où seront organisées des activités concomitantes, telles la « Desert Pool Party » ou encore le « Desert Discovery Tour by 4X4 ».

Une activité « outdoor » en plein désert qui ne manque pas de laisser une touche socio-environnementale positive chez les locaux : Lors de la première édition du mois d’avril écoulé, les revenus accumulés ont permis d’aider à la construction d’un puits à Erg Chebbi en faveur de tribus de sahraouis souffrant d’un périlleux problème d’accès à l’eau, sans compter la possibilité offerte à ces derniers d’exposer et de vendre de produits artisanaux réalisés à la main.

De bels échanges autour de la mélodie et de relations humaines empreintes de solidarités se tissent dans ce festival, en l’espace court de 3 jours.

Je termine mon article par ce très spontané témoignage d’un festivalier ayant pris part à la première édition et ayant d’ores et déjà réservé son ticket pour le second :

 "Je sais qu'on est sur le bon chemin quand je m'arrête et que je lève les yeux et que je vois des gens qui viennent à peine de faire connaissance entrain de rigoler et de danser ensemble..."

Le rendez-vous est lancé à tous les fans.



dimanche 8 septembre 2019

Ciel ombrageux sur l’Aéroport Mohammed V de Casablanca !


Chaotique déferlante qu’a connue la première plateforme aéroportuaire marocaine cet été, et que rien n’augure sa fin de sitôt !

L’affaire remonte à près de cinq mois là où elle a atteint réellement son acuité, à l’aune de l’annonce de la grève de zèle observée par le personnel de l’opérateur GPI (General Private Interim), sous-traitant de « RAM Handling », et ce de manière ininterrompue.

Ladite grève fait suite à d’interminables mésententes entre les deux entités bien des mois avant, qui résident en un conflit social dont l’objet est d’une part des plannings chargés sans rémunération appropriée pour GPI, et une dégradation de qualité de service foncièrement reprochée par RAM HANDLING.

Dès lors, des interventions ont eu lieu (UMT, Gouverneur de la Province de Nouaceur) pour apaiser les tensions et mettre fin à cette crise, chose qui fut convenue mais ne dura aucunement de sorte à ce qu’elle reprit à la veille de la saison estivale.

Les perturbations qui s’en suivirent en termes de livraison des bagages ont touché essentiellement l’Aéroport Mohammed V de Casablanca, laquelle plateforme pour son malheur, connaît le plus grand afflux d’arrivées et de départs, mais également de transit, et ce à l’échelle nationale.

D’autant que la pression engendrée par le rythme de haute saison n’est pas pour favoriser une gestion correcte de ce volet : Les voyageurs étant nombreux, sans pour autant omettre les pèlerins. Donc l’on peut parler d’un pic de gabegie qui rendit plus d’un fâcheux.

Et de remarquer autant de scènes répétitives de ces interminables files d’attente devant les comptoirs d’enregistrement, avec un personnel insouciant qui démontre la plus grande démotivation, des voyageurs en colère et ne savant à quel saint se vouer, une grève qui envenime grandement le climat au sein de cet aéroport.

L’ONDA se trouve totalement dépassé par cet état de faits et le chaos tient cette enceinte aéroportuaire de ses griffes, et les deux entités aux prises ne veulent aucunement approuver de concessions, l’image de marque de l’aéroport se voit de plus en plus affectée compte tenu des relais médiatiques qui discutent de l’affaire, appuyées par les déclarations des voyageurs qui n’hésitent pas à déclarer que la qualité de service est délétère et que les erreurs fatidiques sur les terminaux d’embarquement pour les vols opérés sont illustrés par une valse indésirable que mènent des passagers totalement désorientés.

D’où l’intervention surprise du Ministère de l’Intérieur qui semble vouloir prendre les rênes de cet aéroport afin d’y rétablir contrôle et harmonie, ces annonces sont toutes récentes et l’on apprit que plusieurs réunions de crise s’y sont tenues afin de déterminer les moyens de mettre fin à cette situation.

Une autre déclaration dont on parle davantage ces derniers jours concerne la nomination d’un Gouverneur au sein de cet aéroport en vue de trouver des solutions pérennes à ce chaos, une autorité donc qui siègera aux côtés de l’ONDA ?

M. le Gouverneur Zhar Mohammed, Gouverneur rattaché à l’Administration Centrale de ce Ministère (Il fut Ex-Gouverneur des Provinces d’Errachidia et d’Al Hoceima) est mandaté depuis quelque temps par l’Intérieur pour identifier des pistes à même de débloquer la situation et mettre de l’ordre dans l’aéroport, et est donc pressenti pour ce poste.

Ainsi, si cette nomination a lieu effectivement, l’autorité en question pourrait-elle, d’une main de fer, mettre un terme à tout ce désordre ?


Credit photo : LeDesk.ma

dimanche 1 septembre 2019

Du calme sous les cieux en Août ? C'est à s'y méprendre !


Mouvementé et chargé en déclarations diverses fut ce mois d’Août !

Une embellie ayant projeté de ses rayons plusieurs de nos contrées qui volent habituellement la vedette en été, mais avec un accent douloureusement prononcé sur certaines d’entre elles.
La raison en est que la plupart des congés des estivants marocains furent programmés juste après l’Aid-El Kebir : Tétouan bondée, ainsi soit-il pour les destinations balnéaires la jouxtant : Martil, M’diq, Fnideq.

Ce grand rush n’a point épargné Agadir, Ifrane, Tanger et l’on s’aperçoit que même le village discret de Belyounech apparaît plus que d’ordinaire dans les stories des plus frileux des voyageurs.

Les logements informels – chose qui va de soi - ont vu leur clientèle s’accroître encore, pour le bonheur des propriétaires et des intermédiaires au niveau des destinations du Nord du Maroc. Cette vague d’estivants désireux de se prélasser au soleil a dû subir les inconséquences de redoutables hausses des prix : Phénomène qui n’est pas nouveau à nos yeux, mais ayant provoqué des remous.
Du côté de la région de l’Oriental, même constat à Saïdia, dont les plages ont été prises d’assaut notamment. Marrakech a réussi pour sa part maintenir le trend positif en cet été, malgré les fortes chaleurs.

D’autres destinations se sont vues plébiscitées autrement, telle Rabat, qui s’est vue honorée de la tenue des 12ème Jeux Olympiques Africains, du 19 au 31 Août 2019 : Un événement qui a dynamisé en mieux le caractère assez monotone de ce mois en particulier, certains établissements hôteliers ont affiché un large sourire au vu du nombre important de délégations des pays africains et autres touristes venus pour l’occasion.

Sur le plan institutionnel, on note avec éclat la constitution du Conseil Régional du Tourisme de la Région de Béni-Mellal Khénifra, avec à sa tête M. Younes LARAQUI :  Une destination de choix, peu valorisée, regorgeant d’un potentiel naturel sous-exploité, ayant incessamment besoin d’une mise sur pied d’une stratégie marketing offensive, d’un plan de promotion bien établi, et d’un renforcement certain de la capacité hôtelière assorti d’une conception intelligente de circuits touristiques innovants.  

Et l’on ne saurait omettre la grosse déclaration de la saison, à savoir la dématérialisation des déclarations des nuitées touristiques, désormais obligatoire, invitant les professionnels à renseigner de manière instantanée et à distance les nuitées enregistrées dans leurs établissements respectifs, et partant conférer une visibilité meilleure sur l’évolution du secteur. D’ailleurs, une plateforme électronique a été mise en ligne et à laquelle les professionnels de l’hôtellerie sont tenus d’en remplir les formulaires. L’accompagnement en cas de besoin se fera par les instances touristiques régionales (CRT/CPT).

La mise en conformité ne touche pas uniquement les statistiques au mieux le mieux, mais est lorgnée par le fisc, avec dernier rebondissement enregistré au demeurant, celui du traitement fiscal des commissions ponctionnées par les centrales de réservations étrangères (Booking, Expedia, Trivago, Travelocity …), connaissant une multitude de cafouillages et mettant à mal les hôteliers.

La dernière clarification énoncée par la DGI fait la distinction entre les centrales sur les commissions desquelles est imposé l’I.S de 10%, et celles qui ne le sont pas, à l’aune des dispositions de la convention de non-double imposition ratifiée par le Maroc, des années de cela, avec certains pays abritant les sièges de ces sociétés, chose ayant poussé les hôteliers à réclamer auprès du fisc à revoir l’assujettissement aux importations des services de la manière la plus juste possible.

En évoquant les cafouillages, il va sans dire que la situation dans certains aéroports n’est guère reluisante, en l’occurrence celui de Casablanca-Mohammed V, dont les voyageurs subissent toujours les désagréments entraînés par les grèves des bagagistes, en cette période d’Août, témoin des départs des touristes à leurs pays de résidence, des MRE en partie, mais aussi et surtout des étudiants devant poursuivre leurs études à l’étranger et des pèlerins pour le Hajj, avec ce lot de mécontentement qui ne cesse de réapparaître sur les articles de presse et réseaux sociaux ! C’est un été donc infernal au niveau de l’aéroport de la métropole, depuis 5 mois déjà ! Résultat : une situation insoutenable à dire vrai. Et l’ONDA qui déclame la perturbation des activités de manutention sans visibilité aucune sur l’issue à réserver à ce problème, passer ou transiter par Mohammed V devient-il un supplice pour le voyageur ?

Je tacherai de clôturer ce bref tour d’horizon par regretter les incidents environnementaux ayant touché des parties du monde : La luxuriante végétation en Amazonie, et les inondations de Taroudant, qui ont laissé une trace morbide sur le cœur de plus d’un !