dimanche 24 février 2019

La digitalisation en hôtellerie, tout sauf chose accessoire !



De retour sur un thématique qui est de plus en plus prise en compte dans les stratégies marketing des établissements hôteliers pour raffermir leur présence dans l’air du temps : Le digital.
Ce postulat éclate tout simplement sous le rappel des actions de formation récemment menées par la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière – qui en est très remerciée d’ailleurs – autour de la disruption digitale en hôtellerie, et ce auprès de certains professionnels hôteliers.
Force est de constater que la robotisation timide qui s’amorce est le droit fil de cette grande révolution du secteur hôtelier, qui accouche désormais de concepts novateurs à même de rendre l’expérience du voyageur unique, spéciale et mémorable.
Le support digital a été de plus en plus diffus notamment au travers des réservations hôtelières : Les OTA, les sites web des établissements hôteliers et autres plateformes de prescripteurs ayant ouvert les portes de la flexibilité au voyageur, qui voit les procédures de « booking » plus accessibles et allégées, sur ordinateur ou smartphone, indépendamment des lieux et des environnements (pourvu qu’ils soient connectés toutefois).
Sur fond d’évolution, le champ digital se voit plus étendu avec la réservation des prestations de l’hôtel, principales ou accessoires : Le choix de l’étage et de la vue pour la chambre, une table dans un restaurant, une séance de spa, un cours de gym, des activités suggérées par l’établissement même, le tout répond le plus naturellement aux ondes émises par cette évolution.
La portée de la digitalisation ne s’arrête pas là, bien de prestations se verront automatisées.
« Le digital en hôtellerie n’est pas un luxe, mais une nécessité. Aujourd’hui les check-in et check-out se font automatiquement. L’essentiel des réservations se fait via des supports digitaux », selon M. Adnane Afquir, Directeur P.I de l’Institut Supérieur International du Tourisme de Tanger.
Cependant, le point noir soulevé dans cette histoire et qui suscite bien des craintes : Entre disruption digitale et robotisation, il y a bien un lien fort et inébranlable les unissant certes, mais l’élément humain dans tout cela ? Verra-t-on un jour un robot comme night auditor, chef de réception, femme de chambre ou serveur ? Ces remarquables progressions et cet impressionnant développement numérique calqué sur l’hôtellerie ne risque-t-il pas de supprimer des emplois à plus long terme ?
Cette question mérite d’être élucidée dans un prochain post afin de dresser convenablement la boucle digitale et ses perspectives de croissance.
Credit photo : Blog Eminence. 

dimanche 17 février 2019

Royal Air Maroc déploie ses ailes d’acier !


Les prémices d’une stratégie commerciale agressive…
Un développement harmonieux rendu nécessaire par la compétitivité sans cesse accrue dans le secteur du transport aérien…
Un pas en avant pour une meilleure ouverture sur les marchés internationaux et partant, une contribution plus imposante à la croissance touristique….
Les dernières actualités inhérentes à notre transporteur national m’ont automatiquement renvoyé vers un précédent article que j’avais rédigé à son propos, portant notamment sur les possibles stratégies à mettre en œuvre par ladite compagnie pour mieux s’imposer que l’échiquier du secteur à l’international !
Ce n’est plus un mythe, la Royal Air Maroc deviendra membre officiel de l’alliance « Oneworld » à compter de 2020 : Une force de frappe nouvelle aussi bien pour la RAM que pour l’alliance : La première qui aura à bénéficier d’un nombre important de connexions à des destinations mondiales via les hubs de ses partenaires, et l’alliance qui jusque-là n’avait aucun membre effectif du continent africain pénétrera enfin ce marché en y rajoutant un éventail de destinations nouvelles, offrant donc un large choix à sa clientèle.
Dire que « Oneworld » est un choix fortuit est loin d’être chose admise : Royal Air Maroc dispose déjà d’accords de « code-share » avec deux de ses membres avant cette annonce, à savoir Iberia et Qatar Airways, ladite intégration est donc le prolongement naturel de cette sorte de partenariats, avec en plus le dernier scellé avec le transporteur russe S7 Airlines.
Ces rapprochements couronnés de succès incitèrent implicitement la compagnie à revoir sa stratégie commerciale ainsi que ses standards de qualités notamment par :
  • Une flotte de plus en plus rajeunie et des accords techniques plus conséquents auprès du constructeur Boeing ;
  • Des ouvertures de lignes plus audacieuses (Amman, Miami, Boston...) et un redéploiement stratégique mieux calculé (abandon d’Abuja et de Nairobi) et des marques plus offensives sur les destinations internes (reprise d’Essaouira, plus de dessertes sur Dakhla…) ;
  • La mise à disposition du flambant neuf Terminal 1 de l’Aéroport Mohammed V de Casablanca est de nature à conforter la RAM sur son principal hub, la RAM demeure très attendue sur l’aspect lié au Handling qui suscite en général beaucoup de mécontentements ;
  • Sans omettre la création du site web réservé à l’hébergement en partenariat avec Nuitee.com permettant la réservation de séjours hôteliers à l’étranger payables en Dirhams ;
  • Et la très attendue réouverture de l’Ecole de Formation des Pilotes de Ligne (prévue cette année, en discussions), permettant une formation de pointe, allant de pair avec le développement de la flotte ;
Et c’est infailliblement sous l’ère d’Abdelhamid Addou que toutes ces initiatives ont pris de l’ampleur, lui qui était attendu au tournant par plusieurs professionnels après avoir été nommé à ce poste, clairement frileux après ses passages respectifs à la tête de l’ONMT et de SAEMOG.



Credit photo : Air Journal

dimanche 10 février 2019

L’Afrique, plaque tournante du développement touristique et hôtelier ?


L’Afrique, terre prometteuse,

L’Afrique, vers laquelle les regards des groupes hôteliers internationaux se tournent de plus en plus,

L’Afrique, qui ne cesse de s’imposer d’année en année sur l’échiquier hôtelier mondial,

L’Afrique, dont le potentiel de croissance intéresse les ténors de l’industrie touristique.

Avec d’honorables performances réalisées en 2018, révélées par l’Organisation Mondiale du Tourisme, Le continent africain se voit de plus en plus lorgné par les professionnels du tourisme, avec une hausse de 7% des arrivées internationales pour un nombre approximatif de 67 millions de visiteurs enregistrés l’année écoulée, notamment tiré par le bon comportement des arrivées en Afrique du Nord (+10%) plus qu’en Afrique Subsharienne (+6%).

Cet intérêt grandissant n’est pas le fruit d’une récente attention ou prise de position nouvelle envers cette zone, mais intervient bien après certaines donnes qu’il faut considérer, on peut citer notamment :

  • Le développement florissant de certaines économies africaines (excepté l’Afrique du Sud s’étant depuis longtemps démarquée du lot), telles : L’île Maurice, la Tanzanie, l’Ethiopie, le Rwanda, l’Angola, le Kenya, le Nigeria (quoiqu’ayant chuté ces deux dernières années à cause des fortes turbulences sécuritaires), le Maroc, le Gabon, le Sénégal, le Cap-Vert, la Tunisie et l’Egypte (qui relèvent la tête nettement mieux qu’avant) ;
  • L’afflux de plus en plus prononcé des touristes chinois en terres africaines, et qui a stimulé une première vague d’ouvertures de lignes aériennes depuis l’Europe et le Moyen-Orient et dont les champions sont : Air France, Turkish Airlines, Brussels Airlines, Royal Air Maroc, Qatar Airways, Emirates, Etihad Airways, sans omettre les accords de partages de codes opérés par divers transporteurs aériens avec les compagnies Kenya Airways et Ethiopian Airlines, toutes deux membres d’alliances aériennes et qui desservent bien l’Afrique de l’Est (respectivement SkyTeam et StarAlliance) ;
  • La « prise de risques » assumée par certains groupes hôteliers en Afrique ces derniers années, notamment Accor, suivi de près par Mariott International et Radisson.

De bien pétillantes pistes et audacieuses stratégies pourraient être envisagées en Afrique : L’Open Sky continental qui ne se profile point à l’horizon, des compagnies aériennes très fragiles financièrement comparées à leurs consœurs en Europe, Amérique ou Asie et donc moins agressives commercialement.

Ne pesant point dans le système monétaire international, les économies africaines sont appelées à faire montre de plus de synergie et à revoir leurs stratégies de croissance économique afin de maîtriser les risques liés à l’investissement et offrir les maturités requises par les investisseurs afin de libérer le secteur et permettre son plein élan.

Aussi, l’image de l’Afrique est encore entachée par cette panoplie de guerres, crises politiques et problèmes sociaux qu’on voit défiler sur nos écrans au quotidien sans compter les flux migratoires incessants qui pèsent en défaveur de la balance des relations commerciales, et autres conséquences atroces de mauvaise gouvernance.

De sérieuses entraves donc, aux coudes avec des réformes accélérées et ambitieuses, combinées à une diversification accrue des moteurs de croissance pour embellir cette Afrique et la rendre plus attrayante aux yeux des investisseurs.

Ces facteurs agissent de facto sur le tourisme et l’hôtellerie, qui forment des pans importants des économies de plusieurs pays africains.

Va-t-on encore miser sur les plus en vue d'entre ces derniers pour tirer la croissance de tout un continent vers le haut ? Verra-t-on encore accourir des investisseurs malgré des lacunes et blocages ancrés depuis la nuit des temps ? Des efforts seront-ils menés ne serait-ce que pour en atténuer les effets?

Et le Forum International de l’Hôtellerie Africaine tenu à Marrakech dans sa dernière édition, servira-t-il de levier à même de donner du punch aux stratégies africaines de croissance touristique et hôtelière, afin qu’elles soient qualifiées pour de vrai de « volontaristes » et « probantes » sur le moyen terme ?


Credit Photo : La page Twitter de la Banque Africaine de Développement (BAD)