dimanche 4 novembre 2018

Vols domestiques : L’euphorie incontestée d’Air Arabia.


Une semaine effervescente que celle écoulée, notamment marquée par les lancements officiels de nouvelles lignes intérieures point à point reliant certaines grandes villes. Ceci est de l’œuvre d’Air Arabia notamment ! 

Qui aurait donc pensé qu’Air Arabia se lancerait dans l’exploitation des lignes domestiques, voulant par ailleurs damer le pion à la Royal Air Maroc sur son propre fief à plus long terme, pourquoi pas ?

Une offensive entamée au mois de juin de l’année écoulée, avec l’annonce du vol « Fès-Marrakech » qui a surpris plus d’un ! Une ligne non-exploitée par la RAM qui, au demeurant, concentre la quasi-totalité de ses départs de vols domestiques depuis le hub de Casablanca (à l’exception du Tanger-Nador). Ce premier pas ne renseignait pas assez sur les ambitions réelles d’Air Arabia sur ce segment en particulier.

Puis advinrent entre janvier et juin 2018, les premières annonces de mise en place de vols reliant Nador à Casablanca (ligne exploitée par la RAM) en juin dernier, puis en bonne masse et de manière suivie (octobre 2018) :
·         Tanger-Fès
·         Tanger-Agadir
·         Tanger –Nador (également opérée par la RAM)
·         Agadir – Fès
·         Agadir –Rabat
·         Dakhla – Marrakech – Tanger
·         Dakhla – Casablanca (également opérée par la RAM)

Ce lot de lignes -fruit de conventions co-signées avec les Conseils Régionaux-  proposé à des tarifs attractifs (en moyenne 250 à 300 DH l’aller simple) a de quoi rendre le sourire à des passagers découragés par la tarification jugée "élevée", pratiquée par la RAM, au vu du monopole exercé sur ces vols internes depuis belle lurette, et avec à la clé et notamment un large choix de connexions et de destinations.

La réaction de la RAM ne s’est pas faite attendre, puisque tout récemment celle-ci a renforcé l’axe Casablanca-Agadir par l’injection de vols supplémentaires au tarif-annonce de 550 DH l’aller simple ! Mais peu furent séduits par ladite offre.

C’est dire que la Royal Air Maroc devra composer avec cette nouvelle donne, Air Arabia représente désormais une menace et le souci de revoir ses tarifs dans l’ensemble conditionnerait sa compétitivité sur les moyens et long terme dans un marché qui, naguère était 100% sien… !



dimanche 7 janvier 2018

Autour d’une émission : 45 Minutes – Réalités du tourisme au Maroc.

Un sujet qui se prête à une analyse à chaud, non pas rédigée sur un coup de tête, loin de là… je dirais plus qu’il m’exhorte à regagner la blogosphère - que j’ai délaissée un bon bout de temps –et y entrer par la grande porte !

2018 est là, avec ses ambitions, des prises de recul à bien des égards, et ses perspectives de croissance pour le secteur névralgique de l’économie marocaine qu’est le tourisme.

Al Aoula – à travers son émission phare « 45 minutes » - a jeté son dévolu cette fois-ci et de manière très sommaire sur les réalités du tourisme au Maroc, vécues par les professionnels du secteur à Marrakech et Agadir, qui se sont prêtés à l’illustration : Un choix que je trouve très judicieux du fait de la position proéminente des deux villes précitées dans l’échiquier touristique national notamment, et international.

L’émission en question, connue par ses enquêtes pointues, nous met au parfum des axes sommaires caractérisant le tourisme, c’est dire que l’on cherche à rapprocher le citoyen lambda d’une sphère où la spécialisation fait foi de maître-mot : Entre institutionnels, voyagistes, hôteliers, restaurateurs, transporteurs et autres guides, on ne sait plus où donner la tête tellement les actualités et informations fusent de tous côtés.

Le premier volet de l’émission s’est intéressé à l’état du secteur au niveau de la cité ocre, des investigations menées sur plusieurs fronts, à commencer par les hôteliers qui tentent tant bien que mal de faire bonne figure, en veillant au grain comme il se doit : Qualité de service (Etages/Restauration/Autres Dispositifs), accueil personnalisé et suivi des dossiers clients, un souci créé notamment à la suite des contrôles réguliers diligentés par la commission relevant de la délégation régionale du tourisme, là où on a à maintes reprises vu Mme Fadwa CHBANI IDRISSI à l’œuvre, ainsi que les services de la Police Touristique, constamment alertes à l’échelle des sites d’intérêt touristique et/ou zones connaissant une forte affluence.

Tout ceci est beau, l’aérien qui se développe bien aussi.... Nonobstant ce rayonnant tableau, Marrakech souffre encore et n’arrive toujours pas au jour d’aujourd’hui à remplir convenablement ses unités hôtelières (je parle de l’existant) et optimiser ses taux d’occupation, au mieux le mieux un chiffre de 65%, rongée par l’informel de surcroît !

Le second volet porte naturellement sur la situation prévalant à Agadir, peu reluisante, on y écoute des déclarations émanant de plusieurs corps de métiers : Transporteurs, restaurateurs, guides, bazaristes, qui s’accordent à affirmer que Agadir a perdu son lustre d’antan, et que la fréquentation a considérablement comparée à celles des années 80/90. Et paraît-il, tous accusent frontalement la formule « All Inclusive » ayant caractérisé bien des ouvertures hôtelières en moins d’une décennie, les interrogés incombent à cette formule la situation catastrophique dans laquelle patauge le secteur, qui arrive à relever timidement la tête, leurs activités étant directement affectées par ce concept, et pointent accessoirement du doigt la vétusté du produit proposé et les faibles lieux de divertissement qui s’y trouvent.

L’aérien a été peu cité dans le cas d’Agadir, pourtant il suit un développement intéressant, en revanche bien des maux se rajoutent au lot susindiqué dont les marchands ambulants/faux guides qui harcèlent les visiteurs sans vergogne et les arnaquent le plus souvent, les projets structurants (divertissement/shopping/musées) qui tardent à se concrétiser et font que l’attrait de la station repose foncièrement sur le balnéaire, le classique cliché « sea-sand-sun» persiste, et le riche arrière-pays du Souss Massa dans tout ça ? Nullement évoqué.

Sur ce dernier point, on note l’intervention de M. Fetouaki (délégué du tourisme d’Agadir) qui rassure et déclare que l’ensemble des projets devant accompagner l’essor touristique seront opérationnels tôt ou tard !

Cette émission est intéressante à regarder dans le sens où elle brosse à grands traits la situation actuelle du secteur et touche les nerfs sensibles de celui-ci, pour une meilleure appréhension de ses réalités auprès de tout citoyen.





Référence : Emission « 45 Minutes » sur Al Aoula (SNRT) / Dimanche 07 janvier 2018.