mercredi 23 octobre 2019

Le marketing latent du tourisme de montagne : Des égéries pour un attrait sensationnel ?


Je rebondis de nouveau sur la suite de cette belle histoire en communion avec la nature, où le plaisir de découvrir des sites d’intérêt touristique hors des sentiers battus prévaut largement.

Poursuivons notre focus sur le tourisme de montagne en abordant d’autres aspects plus techniques et relevant indirectement de l’essence du marketing, considérant cette activité à proprement dit comme niche.

Ce ne sont pas les escapades familiales ou entre amis à Ifrane City ou à Chefchaouen dont il est objet dans cet article : loin de là ! Il s’agit de tout ce qui a trait à la mise en avant des confins les plus méconnus de plusieurs régions ! 

Hautes vallées, montagnes, oasis : Le potentiel est là ! De quoi faire jubiler tout redoutable aventurier ou passionné des découvertes naturelles inouïes.

Le tourisme de montagne comme niche est foncièrement rattaché à la notion de défi, sans pour autant l’assimiler au paroxysme d’activités de sports extrêmes, le trekking sous ses formes multiples y tend.

Chercher à valoriser cet aspect est chose peu commune, et se prête rarement au jeu des stratégies marketing classiques et bien usitées : c’est un peu le fruit d’une spontanéité acquise au fil du temps par une communication intelligente et par le cumul d’expériences, ce dernier doit être mis à profit de sorte à contribuer amplement à faire valoir le côté « durabilité de l’expérience touristique en montagne ».

Revenons-en aux défis des montagnes et à la communication autour : Avec la prolifération des organisateurs d’excursions et de randonnées sur les réseaux sociaux et l’adhésion de plus en plus de marocains aux circuits suggérés, notamment ceux et celles férus des escapades en pleine nature et autres désireux de s’offrir des expériences touristiques hors-pair, les ascensions de montagne trouvent une place de choix dans ce mini-système révolutionnaire.

Les programmes y afférents sont souvent remis au goût du jour et adaptés en fonction des saisons, trouvant un engouement particulier chez cette cible. Ira-t-on loin jusqu’à affirmer que des rendez-vous sont fixés tenant compte des saisons et des mois pour venir à bout de ces challenges (les verdoyantes montagnes du Rif au printemps, le Haut-Atlas en pleine période hivernale ou en été, quelques sommets difficiles convoités en été, ceux du Moyen-Atlas qui peuvent être visités toute l’année…).

De plus, ce ne sont seulement et pas seuls les lieux qui comptent, la nature de l’attrait exercé sur ceux-ci favorise le bouche-à-oreille et les retours d’expérience qui en résultent peuvent en attester.
Les personnes aussi comptent dans cette sorte de marketing latent caractérisant le tourisme de montagne, certains randonneurs se distinguent du lot en se positionnant en précurseurs sur des initiatives particulières ou sur des challenges déterminés. Citons-en des exemples pour illustrer au mieux ce propos :

  • Vouloir effectuer une traversée de 15.000 KM à pied entre vallées et montagnes, se faire rudoyer dans de délicates épreuves d’ascension pour démontrer à quel point nos chaînes montagneuses sont riches en sommets méconnus, pouvant servir de base aux programmes de trekking, c’est un peu le but recherché par Hakim qui dispose d’une page Facebook lui servant de tremplin à cette fin ;
  • Faire rayonner des sites naturels et les plus belles mosaïques offertes par nos montagnes en adoptant un style vestimentaire attrayant et hors du commun : C’est le choix porté par Fahd, qui n’hésite point à ramener parmi ses affaires la « Djellaba », qu’il enfile lors du moment de gloire, celui de la réussite du défi, une autre perspective poussant potentiellement les gens à envier l’intéressé dans le décor qu’il présente et partant le rejoindre dans ses périples ;
  • Aller au-delà de ses limites et oser des combinaisons de circuits de montagne « hard » et inimaginables, alliant ascensions de montagne et autres activités parallèles, c’est un peu le trip proposé par Youssef. De même qu’être constamment à l’affût de conception de programmes nouveaux, variés et attrayants, joignant l’utile et l’agréable et offrant une diversité de destinations tout aussi étonnantes avec la clé de riches descriptifs sur la géologie, l’histoire et la topographie des sites visités, font partie des objectifs suivis par Abdellah, Houria, Ismail, Mustapha... et bien d’autres randonneurs aguerris ;
  • Identifier les sommets de montagne et leur attribuer toute la valeur touristique qu’ils méritent à travers à la mise en place de panneaux hérissés aux pics est une lourde tâche et responsabilité que prend sur lui Mohsin, qui n’hésite aucunement à mettre sa passion pour la montagne à l’épreuve en déployant temps et énergie considérables afin d’embellir proprement des sommets intéressants à braver, encore-faut-il que les matériaux soient respectueux de l’environnement (plaques et signalétique en bois) .
Et les exemples pourraient être multiples dans ce sens : La voie de la montagne et l’amour qui lui est porté ouvre des brèches intéressantes et débouche sur des initiatives à même de valoriser le potentiel existant et inviter les férus de trekking à faire du tourisme en montagne en parfaite harmonie avec la fibre durable qui lui incombe : Respect de l’environnement, communication saine et pertinente autour des sites visités, partage des retours d’expérience et découvertes pouvant attirer des voyageurs potentiels,  immersion dans le territoire et échanges avec la population locale.
Trop beau mais très vrai en même temps.

Dans l’espoir de voir ce tourisme de montagne à fort arrière-goût se pratiquer dans les règles les plus nobles de l’art !




dimanche 20 octobre 2019

Wanderlust consacre un guide marocain pour la 3ème fois de suite !


Dire que le savoir-faire de nos guides marocains arrive à être reconnu à l’international est chose vraie !

Dire que trois consécrations de suite passeraient inaperçues relèverait complètement de l’absurdité ! 

Affirmer que le fait que nos jeunes compétences s’appliquent avec ferveur dans le métier de guide de tourisme peut donner des fruits est chose inexorable !

Croire que leur aura franchirait les frontières ne saurait être mis sur le compte de l’impossible !

C’est une belle histoire - tissée par le magazine de voyages londonien « Wanderlust » - qui creuse son léger cours en lettres d’or dans le métier de « guide de tourisme »et s’offre à nous dans de belles étoffes, et dont les héros changent et se succèdent au fil des années : Khalid Lamlih en 2017, Abderrahim Oukioud en 2018 et Ismail Ingroui en 2019 !

Tenues le 2 octobre dernier, les « World Guide Awards » ont consacré du bronze Ismail, reconnaissant son sérieux et le punch qu’il met au quotidien pour faire valoir au mieux l’image touristique de son pays.

Natif d'Azilal, Ismail décroche son diplôme du Centre de formation des guides de montagne de Tabant (région d'Ait Bouguemez), et entame une longue carrière dix ans dans le métier, si bien qu’il sillonna plusieurs contrées de notre pays et devint polyglotte par la même occasion.

Ses fortes connaissances en us et coutumes des régions visitées, de leur histoire, en sus des qualités précitées ont convaincu le jury des World Guide Awards de le parer de cette tant lorgnée médaille, sachant que les prétendants au titre se comptent dans les 4000.

Ses périples à l’international, rendus riches par l’apprentissage continu de langues auquel il tient, lui ont valu l’admiration des voyageurs qu’il côtoie et de ses propres clients.

L’ouverture d’esprit, la soif d’en savoir plus sur les cultures du monde, l’humilité, et la touche personnelle racontée par chacun des voyageurs ayant accompagné Ismail lui ont rehaussé la cote auprès de Wanderlust.

C’est dire que les retours d’expérience positifs comptent de plus en plus dans l’avis et recommandations des touristes, les réseaux sociaux, blogs et autres sites de voyageurs favorisant la communication dessus. Ismail ne démérite pas alors, souhaitons-lui bon vent !




dimanche 13 octobre 2019

S’adonner à la randonnée : Quand le plaisir de découverte et la fibre communautaire ne font qu’un !


Loin des thèmes clichés tirant trop sur l’actualité du secteur ou liés à l’industrie touristique dans ses concepts les plus lourds et basiques, permettons-nous d’ouvrir de temps à autre des brèches à même de mettre en avant des concepts/niches susceptibles d’attiser la curiosité de plus d’un.

Je décide donc d’aborder (loin d’être un simple coup de tête) le tourisme de montagne en deux articles complémentaires, de manière très portée sur les tendances le marquant. Le be à ba n’y sera donc point de mise.

Ce premier article analyse de près la vague nouvelle marquant le tourisme de montagne et l'engouement qu'il suscite de plus en plus auprès de nos compatriotes. 

En zones périphériques ou étendues de forêts proches des grandes villes, en montagne, en vallée, plaines, ou en bord de mer, la randonnée pédestre a été de tout temps pratiquée par les marocains, à des fins sportives ou exploratoires. Des petits groupes d’excursionnistes se formaient dans le temps et entreprenaient des voyages pouvant s’étaler sur une semaine, voire 10 jours, ou à la limite concerner une fin de semaine, essentiellement pour le plaisir de marcher mais aussi de sortir des sentiers battus ou de s’ériger au rang de pionniers dans la découverte de trésors naturels méconnus.

Ce n’est qu’au début des années 2000 que l’on voir éclore un peu plus d’initiatives du genre, le filon le plus apparent et prisé étant les courtes escapades aux alentours des agglomérations, ce qui n’est pas pour déplaire aux plus frileux ou à ceux qui souhaitent se ressourcer à deux pas de chez eux.

La vulgarisation avant la venue des réseaux sociaux (notamment Facebook) a été très timide, à la faveur de simples groupes d’amis qui s’organisaient au mieux le mieux pour profiter à bon escient de leurs weekends, et partant tissaient d’étroites relations avec les populations visitées et les guides locaux.

Ce champ ne sera plus qualifié de limité compte tenu de l’importance de l’effet « bouche-à-oreille » qui créa des tentations au fil du temps, des connaissances géographiques auxquelles on s’intéressa davantage en vue de la création de circuits, sans compter les affinités entre  participants.

L’arrivée des réseaux sociaux s’apparente à un gros typhon mettant sens dessus dessous toute initiative dite conventionnelle : C’est ainsi que la communication autour des programmes de randonnées a pris telle ampleur que l’on voit resurgir plusieurs groupes et pages d’organisateurs d’excursions au Maroc, avec à la clé des tarifs abordables, des circuits insolites, des sites méconnus de plusieurs qui demeurent finalement accessibles, des activités variées (trekking, randonnée, parapente, plongée sous-marine, détente en pleine nature, parachutisme, escalade…), offrant une panoplie de choix de programmes aux intéressés.

C’est cette multitude de passionnés confirmés qui a permis de former une communauté importante sur les réseaux sociaux partageant le plaisir de randonner et de sortir des sentiers battus.

Fuir la routine y est pour quelque chose aussi : Le stress au quotidien vécu par plusieurs individus – qui n’hésitent plus à le déclamer haut et fort -  les poussent à casser le rythme en fin de semaine en optant pour de courtes escapades offrant à la fois détente et découverte de milieux et de régions nouvelles, à divers degrés de difficulté tenant compte de la nature du circuit et des sites à visiter (ascension de montagnes, exploration de vallées, escalade…).

Les retours positifs que les randonneurs font de leurs expériences de voyages joue en faveur de l’élargissement de cette communauté, appuyés en cela par des prises de photos de sites naturels ou tout bonnement de selfies.

D’autre part, le fait de se rendre dans un territoire à zones souvent enclavées implique de prendre attache avec la population locale et les guides relevant desdites régions afin de collaborer en vue d’aider à tracer les circuits de randonnées. Ces populations vivent souvent dans la précarité à dire vrai, et espèrent qu’à travers les visites multiples et incessantes que font les randonneurs pourraient trouver écho auprès des responsables de ces territoires, à des fins de développement socio-économique.

Et à la faveur de cet objectif, rendu plus perceptible après la malencontreuse catastrophe d’Anfgou (mort d’enfants par le rude froid hivernal en 2006), plusieurs initiatives ont trouvé répondant par la suite pour venir en aide aux plus démunis se situant dans les zones enclavées, en leur prodiguant vêtements et vivres.

C’est ce déclic-là qui a ancré la fibre communautaire dans les excursions. Les organisateurs y furent davantage sensibles et n’hésitèrent pas à programmer des éditions spéciales en prélude à la saison d’hiver ou à la rentrée scolaire, et se permirent même d’offrir des programmes alliant plaisir de découverte d’une région nouvelle et mise en œuvre d’actions sociales au profit des populations visitées.

Fournitures scolaires, vêtements, couvertures, vivres : Les besoins sont cernés par ces volontaires qui n’hésitent pas à faire des repérages à la fois pour tracer les circuits et identifier et recenser par-là même les cibles nécessiteuses. Ces initiatives prennent plus d’ampleur et peuvent porter sur des projets plus conséquents (construction d’écoles, de mosquées, de pensionnats, de centres d’éducation non formelle…) et bien d’entre elles ont pu être concrétisées et permis d’apporter satisfaction et sourire aux populations hôtes.

Une euphorie donc qui aide le marocain à découvrir au mieux son pays et offre un plaisant dépaysement !

Ne sont-ce que les étrangers qui connaissent le Mont Akioud, l’Oasis d’Ait Mansour, ou Jbel Tidghine?

Grâce à la mise en place de ces programmes divertissants, on croise de plus en plus des groupes hétérogènes, ceux quêtant les défis de l’ascension, d’autres voulant se dégourdir les jambes et prévoir des actions solidaires, ou encore ceux avides d’aventure et explorant les sentiers les moins praticables !

Une euphorie qui s’est malheureusement refroidie au Maroc après l’exécution des deux touristes norvégienne et danoise à Imlil le 17 décembre 2019… Mais semble-t-il remonte la pente doucement et sûrement.

D'ailleurs, on remarque sur les pages "Facebook" d’amateurs et de passionnés de cœur combien de zones furent sillonnées. La flamme passionnelle chez les randonneurs est bien ancrée dans leurs cœurs, une joie que de se jeter dans les bras de Mère Nature et d’y couler de bienheureux moments.





Credit photo : Amouddou - Houria Travel & Events. 

jeudi 10 octobre 2019

Nomination de Mme Nadia Fettah Alaoui : Onde de choc ou quand les opinions fusent dans tous les sens !


Une onde de choc frappe le parterre des professionnels du secteur du tourisme !

Bouche-bée ! Pantois ! Telle fut l’attitude des professionnels du secteur du tourisme à la suite de la nomination inattendue de Mme Nadia Fettah Alaoui au poste de Ministre du Tourisme !

Un profil qui a échappé à tout pronostic et mis à mal les espoirs fondés par quelques-uns d’entre eux sur l’assurance à prodiguer en faveur de ce secteur névralgique de l’économie nationale, relevant particulièrement le cadrage des objectifs et la mise sur les rails de certains chantiers.

De l’assurance au tourisme ? Oui.
De Saham Group au Ministère du Tourisme ? Affirmatif.

Dans cette courte chronique, je me suis permis de glaner et d’analyser au mieux les réactions émises par les professionnels du

D’aucuns diraient que Mme Nadia Fettah, ayant évolué et fait ses preuves sous d’autres cieux, a débarqué dans l’univers du tourisme de manière tout à fait impromptue pour un mandat d’à peine 2 ans.

Loin du parcours de Mme la Ministre, mis sous la loupe par les professionnels du tourisme et déçus de ne trouver aucune touche tirant sur le tourisme, un autre facteur a spécifiquement suscité l’ire de plus d’un : L’appartenance politique !

Etant donc RNISTE, le lien a été automatiquement dressé avec M. Moulay Hafid Alami : ayant fait carrière tous les deux à Saham Group, et donc sous certains angles, le rapprochement naturel de ces derniers a fait valoir le profil de Mme Nadia Fettah comme ministrable, et donc s’est vue octroyer le département du tourisme.

A la question de savoir si des perspectives intéressantes seraient à l’honneur d’ici à 2021, il n’est pas à omettre que Mme la Ministre va opérer sur un terrain défriché, assez comblé de problèmes et de dossiers suspendus qu’il faudrait résoudre et liquider intelligemment et au mieux. Le chemin parcouru par Monsieur Sajid et Mme Boutaleb (Avril 2017 – Octobre 2019) a connu plusieurs embûches, zones d’ombres et points noirs que Mme Nadia Fettah est vivement appelée à éclaircir, évincer et résorber.

Les professionnels du tourisme pourraient se consoler de ce vœu – d’emblée et à leurs yeux pieu- de ressentir que la place prépondérante de ce secteur doit lui revenir et que les futures réalisations marqueront de leur plein gré cette volonté de prospérer sainement et d’aller de l’avant.

Les chiffres devront suivre cet élan, et la qualité de l’expérience touristique avec.

Mme Nadia Fettah aura certainement besoin de temps pour s’acclimater au secteur et en saisir les tenants et aboutissants, comme le furent d’ailleurs, Sajid, Boutaleb et même Adil El Fakir (ONMT) : Une période qui ne devra pas être longue toutefois !

Concomitamment à tout ceci, tirer à boulets rouges sur Mme Nadia Fettah du premier coup n’est pas chose appréciée :  laissons-lui le temps d’agir, de faire ses preuves et jugeons ce qui en résultera.

Credit photo : Press Reader



dimanche 29 septembre 2019

La chute de Thomas Cook sonnerait-elle le glas du « Tour-Operating » mondial ?



2 siècles de voyages qui prennent fin comme ce brin de poussière emporté par le vent, Thomas Cook s’en donc allé à vau-l’eau !

Qui aurait songé qu’un jour et de façon tout à fait impromptue (à en croire les déclarations de presse), Thomas Cook retrouverait une faillite aussi lourde et irrémédiable ?

Qui croirait que le plus ancien voyagiste au monde allait chuter brutalement ? Celui qui inventa le modèle de « tour-opérateur », gestionnaire de produits touristiques, qui concrétisa le rêve de plus d’un à profiter de séjours concoctés en chaîne réglée de bout en bout, et par là-même révolutionna le secteur du tourisme et des loisirs à travers le monde par la mise en place de ce modèle à l’international, conférant au tourisme un sens tout nouveau.

Ayant débuté vers la fin du XIXème siècle par des circuits à l’intérieur du Royaume-Uni prenant départ de Londres, il s’est entendu à travers l’Europe et couvrit plusieurs pays et destinations touristiques en y implantant des agences, jusqu’à la création de filiales (la compagnie aérienne Condor, Thomas Cook France, Thomas Cook Belgium, Thomas Cook UK…) : Dire l’empreinte qu’il aura marquée de son avènement sur le tourisme mondial.  

Soit dit en passant, n’y avait-il aucun signe précurseur à cette faillite ? Pourquoi n’avoir pas mis suffisamment d’emphase sur les précédents faits jusqu’à éclatement de bulle ? Pourquoi ne pas avoir pris la peine de retracer un peu les derniers parcours, réalisations stratégiques et autres déconvenues financières de ce groupe avant cette malencontreuse fin ? Un tremblement de terre de magnitude 7 injustifié !

Il suffisait d’établir les liens nécessaires pour donner un sens logique à cette chute, pour qu’elle ne demeure plus aux yeux de tous aussi brutale, et frontale.

Avant de s’y attarder dans cet article, prenons la peine de retracer un peu ce qu’il en coûte chez les pays au niveau desquels Thomas Cook a pris des engagements en matière de programmation touristique (packaging complet), quelques chiffres glanés par-ci par-là :

-           Maroc : 20 millions de Dollars, 100.000 clients de perdus (selon l’agence Reuters) ;
-           Espagne : 200 millions d’Euros (selon la confédération hôtelière espagnole Cehat) ;
-     Tunisie : 60 millions d’Euros (selon l’Union nationale de l’industrie hôtelière de Tunisie (UNIH) ;
-          Chypre : 50 à 60 millions d’Euros (selon Euronews) ;
-          Egypte, Grèce, Bulgarie sont durement affectés aussi (absence de chiffres officiels à l’heure qu’il est), sans omettre que la filiale du voyagiste en France « Thomas Cook France » a déposé son bilan et est donc en cessation de paiements.

Pour tisser un peu la toile ayant débouché sur cette banqueroute, revenons aux années 2007/2008 marquées par beaucoup d’instabilité chez le groupe : D’une part des acquisitions stratégiques tel fut le cas de Jet Tours (racheté à Club Med alors en difficulté), ou d’autres qui le sont peut-être moins, tel son concurrent MyTravel -qui était en rouge-  avec lequel il a fusionné tout de même en 2007 et dont il a hérité les dettes.

Celles-ci prenaient de l’ampleur à compter de 2010/2011, et pour causes essentielles la rude concurrence menée par les OTA et autres sites de voyages en ligne qui détournèrent petit à petit l’intérêt et les comportements d’une clientèle traditionnellement orientée vers les Grands T.O, et ce davantage à la recherche de tarifs plus abordables sur le net avec la profusion de comparateurs de prix et de plateformes de réservation. Internet est devenu au fil du temps une vitrine offrant tous les produits touristiques que peux solliciter le client, en un clic ! Chose qui mis à mal les Tour-Opérateurs en général qui tentèrent de promouvoir les voyages à forfait en explorant des destinations nouvelles et attractives en plus d’une programmation plus intelligente en termes de saisons.

L’arrivée du Brexit a amplifié les choses et compliqué la tâche à Thomas Cook de se délester de ses dettes qui allèrent crescendo, l’opérateur continua sur son modèle sous un ciel gris, dans ce navire réunissant toutes ses filiales (la compagnie aérienne Condor, Thomas Cook UK, Thomas Cook Beligum etc..), avançant avec beaucoup d’incertitudes pour l’avenir.

La cinglante réapparition de Thomas Cook s’est faite donc au premier semestre de l’année en cours, avec une déclaration choc : 1,5 milliards de livres de dettes pour un chiffre d’affaires de 10 milliards de livres, une perte abyssale difficile à absorber à priori !

Jusqu’à l’arrivée du Groupe chinois « Fosun International » vers la fin du premier semestre 2019, en qui les espoirs furent en partie placés : 450 millions de livres prêt à être investis pour acquérir au moins 75% des fonds propres du voyagiste groupe (sous réserve de l'obtention des autorisations anti-trust) et 25% de la compagnie aérienne. D’autres part, 450 millions de livres supplémentaires auraient été investies par les créanciers de Thomas Cook (banques et actionnaires), en convertissant leurs dettes afin d'acheter 75% de la compagnie aérienne et 25% de l'activité de tour-opérateur.

Le coup de massue est tombé vers la fin du mois de septembre lorsque des créanciers de l’opérateur ont demandé de trouver 200 millions de livres supplémentaires pour valider le plan de sauvetage proposé par le chinois « Fosun » de 900 millions de livres. Rien n’en fut après des négociations marathon.

Un pionnier du voyage à forfait s’écroule donc, et remet en question la survie du modèle de « Tour-Operating », l’opacité commencera désormais à ternir de plus en plus l’univers des voyagistes !

Nonobstant le fait que le terrain soit libre désormais pour les concurrents de tout temps du défunt Thomas Cook, à savoir FRAM, et TUI : Ce dernier ayant sauté sur l’occasion et profite du fait que les clients lésés aient recours au « Fond de Garantie Voyages » pour se voir remboursés à priori, TUI intervient donc pour leur permettre de réserver un séjour avec déduction des montants déjà versés à Thomas Cook, et par ricochet s’occupe entièrement de la gestion administrative du recouvrement auprès du « Fonds de Garantie Voyages ».

Une telle solution « provisoire » permettra-t-elle à TUI de prospérer, compte tenu de cette morose nouvelle ? Internet ne fait que des émules et les promotions dessus sont légion, à la longue, le modèle économique de Tour-Opérateur n’en est-il pas menacé ?

FRAM et TUI doivent-ils s’inquiéter malgré le fait que leur modèle financier soit plus sain que l’était celui de Thomas Cook ? Doivent-ils se réjouir de voir un gros concurrent historique tomber d’un bloc ? Je préfère ne pas me hasarder en conjectures et voir ce que l’avenir portera.




" Sahara Music Festival" ou quand la techno donne des couleurs au désert !

Dire que la magie du désert ensorcelle plus d’un est chose affirmative !

Dire que le désert noue des liens inébranlables avec ceux et celles qui en furent charmés pour une première fois est chose incontestée.

C’est un peu l’histoire de ce « Sahara Music Festival » qui tient curieusement sa deuxième édition du 18 au 20 octobre 2019 après une première organisée du 19 au 21 avril 2019 ! Soit deux éditions en une même année.

Un festival assez particulier dont on ne communique que timidement et qui offre un nouveau regard artistique sur le désert, c’est un concept qui s’éloigne de beaucoup des clichés dont sont traditionnellement connues ces contrées.

C’est de la musique électronique qu’il s’agit : Oser la techno en plein désert marocain ? C’est un peu le défi que se sont fixés les organisateurs de ce festival depuis son lancement.

Un public très ciblé et très limité s’y rend, et qui comprend les fous amoureux de ce genre musical qui viennent pour s’éclater le temps de deux jours au milieu de nulle part de sonorités électroniques et rentrent charmés chez eux, nonobstant les chaleurs qui peuvent être torrides quelquefois ou les éventuelles tempêtes de sable qui gênent.

« House », « Live », « Progressive » : Ce sont quelques exemples des déclinaisons de ce style musical farouche à première vue. Cet événement diffère du reste par le fait qu’il reflète le plaisir particulier de se délecter de cette musique dans un lieu inconcevable, d’où le nombre restreint de festivaliers.

L’événement est organisé par l’agence événementielle française « Sutter Event » qui s’occupe des RP et de la recherche d’artistes, l’agence marocaine « Mrc Trips » qui organise les packs de voyages en faveur des festivaliers (Transport, Hébergement, Restauration et activités parallèles » et l’agence « Technics Customisation Maroc » pour la sono, lumière et scène.

La seconde édition de ce festival tient lieu à l’hôtel « Palmeras Y Dunas », d’où seront organisées des activités concomitantes, telles la « Desert Pool Party » ou encore le « Desert Discovery Tour by 4X4 ».

Une activité « outdoor » en plein désert qui ne manque pas de laisser une touche socio-environnementale positive chez les locaux : Lors de la première édition du mois d’avril écoulé, les revenus accumulés ont permis d’aider à la construction d’un puits à Erg Chebbi en faveur de tribus de sahraouis souffrant d’un périlleux problème d’accès à l’eau, sans compter la possibilité offerte à ces derniers d’exposer et de vendre de produits artisanaux réalisés à la main.

De bels échanges autour de la mélodie et de relations humaines empreintes de solidarités se tissent dans ce festival, en l’espace court de 3 jours.

Je termine mon article par ce très spontané témoignage d’un festivalier ayant pris part à la première édition et ayant d’ores et déjà réservé son ticket pour le second :

 "Je sais qu'on est sur le bon chemin quand je m'arrête et que je lève les yeux et que je vois des gens qui viennent à peine de faire connaissance entrain de rigoler et de danser ensemble..."

Le rendez-vous est lancé à tous les fans.



dimanche 8 septembre 2019

Ciel ombrageux sur l’Aéroport Mohammed V de Casablanca !


Chaotique déferlante qu’a connue la première plateforme aéroportuaire marocaine cet été, et que rien n’augure sa fin de sitôt !

L’affaire remonte à près de cinq mois là où elle a atteint réellement son acuité, à l’aune de l’annonce de la grève de zèle observée par le personnel de l’opérateur GPI (General Private Interim), sous-traitant de « RAM Handling », et ce de manière ininterrompue.

Ladite grève fait suite à d’interminables mésententes entre les deux entités bien des mois avant, qui résident en un conflit social dont l’objet est d’une part des plannings chargés sans rémunération appropriée pour GPI, et une dégradation de qualité de service foncièrement reprochée par RAM HANDLING.

Dès lors, des interventions ont eu lieu (UMT, Gouverneur de la Province de Nouaceur) pour apaiser les tensions et mettre fin à cette crise, chose qui fut convenue mais ne dura aucunement de sorte à ce qu’elle reprit à la veille de la saison estivale.

Les perturbations qui s’en suivirent en termes de livraison des bagages ont touché essentiellement l’Aéroport Mohammed V de Casablanca, laquelle plateforme pour son malheur, connaît le plus grand afflux d’arrivées et de départs, mais également de transit, et ce à l’échelle nationale.

D’autant que la pression engendrée par le rythme de haute saison n’est pas pour favoriser une gestion correcte de ce volet : Les voyageurs étant nombreux, sans pour autant omettre les pèlerins. Donc l’on peut parler d’un pic de gabegie qui rendit plus d’un fâcheux.

Et de remarquer autant de scènes répétitives de ces interminables files d’attente devant les comptoirs d’enregistrement, avec un personnel insouciant qui démontre la plus grande démotivation, des voyageurs en colère et ne savant à quel saint se vouer, une grève qui envenime grandement le climat au sein de cet aéroport.

L’ONDA se trouve totalement dépassé par cet état de faits et le chaos tient cette enceinte aéroportuaire de ses griffes, et les deux entités aux prises ne veulent aucunement approuver de concessions, l’image de marque de l’aéroport se voit de plus en plus affectée compte tenu des relais médiatiques qui discutent de l’affaire, appuyées par les déclarations des voyageurs qui n’hésitent pas à déclarer que la qualité de service est délétère et que les erreurs fatidiques sur les terminaux d’embarquement pour les vols opérés sont illustrés par une valse indésirable que mènent des passagers totalement désorientés.

D’où l’intervention surprise du Ministère de l’Intérieur qui semble vouloir prendre les rênes de cet aéroport afin d’y rétablir contrôle et harmonie, ces annonces sont toutes récentes et l’on apprit que plusieurs réunions de crise s’y sont tenues afin de déterminer les moyens de mettre fin à cette situation.

Une autre déclaration dont on parle davantage ces derniers jours concerne la nomination d’un Gouverneur au sein de cet aéroport en vue de trouver des solutions pérennes à ce chaos, une autorité donc qui siègera aux côtés de l’ONDA ?

M. le Gouverneur Zhar Mohammed, Gouverneur rattaché à l’Administration Centrale de ce Ministère (Il fut Ex-Gouverneur des Provinces d’Errachidia et d’Al Hoceima) est mandaté depuis quelque temps par l’Intérieur pour identifier des pistes à même de débloquer la situation et mettre de l’ordre dans l’aéroport, et est donc pressenti pour ce poste.

Ainsi, si cette nomination a lieu effectivement, l’autorité en question pourrait-elle, d’une main de fer, mettre un terme à tout ce désordre ?


Credit photo : LeDesk.ma

dimanche 1 septembre 2019

Du calme sous les cieux en Août ? C'est à s'y méprendre !


Mouvementé et chargé en déclarations diverses fut ce mois d’Août !

Une embellie ayant projeté de ses rayons plusieurs de nos contrées qui volent habituellement la vedette en été, mais avec un accent douloureusement prononcé sur certaines d’entre elles.
La raison en est que la plupart des congés des estivants marocains furent programmés juste après l’Aid-El Kebir : Tétouan bondée, ainsi soit-il pour les destinations balnéaires la jouxtant : Martil, M’diq, Fnideq.

Ce grand rush n’a point épargné Agadir, Ifrane, Tanger et l’on s’aperçoit que même le village discret de Belyounech apparaît plus que d’ordinaire dans les stories des plus frileux des voyageurs.

Les logements informels – chose qui va de soi - ont vu leur clientèle s’accroître encore, pour le bonheur des propriétaires et des intermédiaires au niveau des destinations du Nord du Maroc. Cette vague d’estivants désireux de se prélasser au soleil a dû subir les inconséquences de redoutables hausses des prix : Phénomène qui n’est pas nouveau à nos yeux, mais ayant provoqué des remous.
Du côté de la région de l’Oriental, même constat à Saïdia, dont les plages ont été prises d’assaut notamment. Marrakech a réussi pour sa part maintenir le trend positif en cet été, malgré les fortes chaleurs.

D’autres destinations se sont vues plébiscitées autrement, telle Rabat, qui s’est vue honorée de la tenue des 12ème Jeux Olympiques Africains, du 19 au 31 Août 2019 : Un événement qui a dynamisé en mieux le caractère assez monotone de ce mois en particulier, certains établissements hôteliers ont affiché un large sourire au vu du nombre important de délégations des pays africains et autres touristes venus pour l’occasion.

Sur le plan institutionnel, on note avec éclat la constitution du Conseil Régional du Tourisme de la Région de Béni-Mellal Khénifra, avec à sa tête M. Younes LARAQUI :  Une destination de choix, peu valorisée, regorgeant d’un potentiel naturel sous-exploité, ayant incessamment besoin d’une mise sur pied d’une stratégie marketing offensive, d’un plan de promotion bien établi, et d’un renforcement certain de la capacité hôtelière assorti d’une conception intelligente de circuits touristiques innovants.  

Et l’on ne saurait omettre la grosse déclaration de la saison, à savoir la dématérialisation des déclarations des nuitées touristiques, désormais obligatoire, invitant les professionnels à renseigner de manière instantanée et à distance les nuitées enregistrées dans leurs établissements respectifs, et partant conférer une visibilité meilleure sur l’évolution du secteur. D’ailleurs, une plateforme électronique a été mise en ligne et à laquelle les professionnels de l’hôtellerie sont tenus d’en remplir les formulaires. L’accompagnement en cas de besoin se fera par les instances touristiques régionales (CRT/CPT).

La mise en conformité ne touche pas uniquement les statistiques au mieux le mieux, mais est lorgnée par le fisc, avec dernier rebondissement enregistré au demeurant, celui du traitement fiscal des commissions ponctionnées par les centrales de réservations étrangères (Booking, Expedia, Trivago, Travelocity …), connaissant une multitude de cafouillages et mettant à mal les hôteliers.

La dernière clarification énoncée par la DGI fait la distinction entre les centrales sur les commissions desquelles est imposé l’I.S de 10%, et celles qui ne le sont pas, à l’aune des dispositions de la convention de non-double imposition ratifiée par le Maroc, des années de cela, avec certains pays abritant les sièges de ces sociétés, chose ayant poussé les hôteliers à réclamer auprès du fisc à revoir l’assujettissement aux importations des services de la manière la plus juste possible.

En évoquant les cafouillages, il va sans dire que la situation dans certains aéroports n’est guère reluisante, en l’occurrence celui de Casablanca-Mohammed V, dont les voyageurs subissent toujours les désagréments entraînés par les grèves des bagagistes, en cette période d’Août, témoin des départs des touristes à leurs pays de résidence, des MRE en partie, mais aussi et surtout des étudiants devant poursuivre leurs études à l’étranger et des pèlerins pour le Hajj, avec ce lot de mécontentement qui ne cesse de réapparaître sur les articles de presse et réseaux sociaux ! C’est un été donc infernal au niveau de l’aéroport de la métropole, depuis 5 mois déjà ! Résultat : une situation insoutenable à dire vrai. Et l’ONDA qui déclame la perturbation des activités de manutention sans visibilité aucune sur l’issue à réserver à ce problème, passer ou transiter par Mohammed V devient-il un supplice pour le voyageur ?

Je tacherai de clôturer ce bref tour d’horizon par regretter les incidents environnementaux ayant touché des parties du monde : La luxuriante végétation en Amazonie, et les inondations de Taroudant, qui ont laissé une trace morbide sur le cœur de plus d’un !




samedi 1 juin 2019

Regards sur le patrimoine art-déco au Maroc comme facette d’enrichissement culturel et touristique


Des trésors immuables dans l’enceinte de nos villes, trop évidents pour ne pas être remarqués …
Des pans d’histoire dissimulés derrière des façades parfois délaissées par l’effet du temps et du manque d’entretien…
Des prouesses architecturales qui valent et qui appellent à être mises en avant, pour qu’elles ne s’enlisent pas dans les profonds méandres de l’oubli…
Des bâtiments pouvant loger centres administratifs, éducatifs, lieux d’hébergement ou autres propriétés privées mais qui ne pourraient pas pour autant faire l’objet d’une négligence ou servant de lieux de contemplation et de visite.
Un patrimoine riche par ses confluences internationales, témoin de la prévalence de plusieurs styles architecturaux (néo-mauresque, néoclassique, fonctionnaliste, baroque…) qui ne peuvent que ravir l’œil et attiser la curiosité de plus d’un en vue d’une simple visite, voire même une étude exploratoire pour les plus curieux.
Et au Maroc, certaines villes gardent précieusement ces empreintes artistiques, notamment Casablanca, laboratoire ouvert de l’architecture du XXième Siècle, ou encore Rabat avec ses bâtiments renvoyant à l’époque du Protectorat, ainsi que Tanger et Tétouan avec la prédominance du style espagnol néo-baroque, et certainement d’autres villes comprenant des bijoux méconnus et non-inventoriés.
Admirable est le fait de se balader en ville et de lever les yeux vers ce bâti bravant les aléas de méconnaissance et imposant par ses façades et traits architecturaux qui confondent le visiteur en ravissement et l’interpellent sur ses mystères enfouis.
Ce n’est que lors de la dernière décennie qu’une prise de conscience a surgi en faveur de ce patrimoine matériel, notamment à Casablanca, pionnière en la matière, là où l’Agence urbaine a pris sur elle de dresser un inventaire du patrimoine bâti et paysager propre à cette ville, et le degré d’intérêt s’en trouve de plus en plus ressenti auprès des acteurs locaux et visiteurs, celui-ci a été encore plus renforcé depuis l’organisation des fameuses « Journées du Patrimoine ».
Le principe d’inventorier ce patrimoine est chose primordiale et est fortement louable pour le cas de Casablanca, celle-ci servant de modèle exemplaire et d’autres villes se verront bien dans cette perspective en lui emboîtant le pas. Dire que du bon a été fait dans ce sens est chose inexorable, mais bien du chemin est à prévoir encore pour une réelle valorisation de ce patrimoine : Certaines bâtisses menaçant ruine sont toujours d’actualité et d’autres ont sérieusement besoin d’un coup de frais « authentique », requérant le suivi de procédés de rénovation assez scrupuleux et à la pointe de ce qu’il y a de plus noble en architecture.
L’on réclame que le tourisme culturel présente des perspectives assez limitées et un potentiel qui n’est pas entièrement reconnu : Outre le patrimoine immatériel (que l’on retrouve bien dans les festivals et rencontres culturelles) ou les visites de sites historiques et archéologiques, une autre piste pourrait être envisagée.
Cela étant, l’idée de proposer en permanence (et non à de rares occasions) – je souligne bien – des circuits éducatifs et ludiques autour de l’art-déco ou d’autres de découverte et contemplation, en fonction des cibles et intérêts des uns et des autres pourraient être un excellent catalyseur de développement, à même d’introduire graduellement des sites d’intérêt architectural dans les visites et étoffer intelligemment les programmes touristiques proposés aux touristes de groupes.
Pour les touristes individuels et partant pour faire valoir la promotion de cette sous-niche de la sphère culturelle, l’idée d’en parler dans les guides et portails électroniques serait d’un bel apport, avec à la clé la mise en place de cartes interactives.
Un vœu que je n’espère pas pieux en tout cas.

Credit photo : Le360.ma 


dimanche 24 mars 2019

Sites Antiques : Un plan de sauvetage docilement égrené ?


En revenant à l’une des dernières annonces faites en début de mois, intéressant de près la mise en valeur du patrimoine historique matériel, l’on est en droit de saluer les efforts fournis et les bonnes volontés dans ce sens.
Lixus, site antique situé à quelques kilomètres de la ville de Larache, a enfin joui de l’intérêt en vue de sa réhabilitation après des décennies d’abandon, ayant conduit à un état de délabrement très avancé et honteux à la fois.
Force est constater qu’en fin de compte, l’enveloppe coquette de 1,8 millions de Dirhams a été mobilisée pour cette remise à niveau patrimoniale, mobilisée par des partenaires étrangers (italiens).
Volubilis, Lixus ou encore Chellah font partie de ces sites antiques ayant bénéficié des petites attentions et sont par ailleurs très connus et référencés sur toutes les brochures et guides, ce n’est pas pour autant que notre Royaume ne compte que ceux-là !
Qu’en est-il de Banasa, Cotta, Rirha, Tamuda, Nekor, Thamusida, Mzoura, et j’en passe ? Faut-il atteindre le seuil d’alerte pour lancer un programme d’urgence en termes de ravalement ? Si celui n’est déjà atteint pour certains d’entre eux.
Le département de tutelle est-il amené à égrener les actions de valorisation de ce patrimoine déchu au fin des décennies ? Faut-il attendre l’écoulement de 10 années pour voir surgir un nouveau partenariat du genre ?
Les régions, provinces et communes ont leur part de responsabilité aussi, du fait de la négligence totale de ces sites et de la flagrante absence de communication dessus. Patrimoine et culture : Est-ce le cadet de leurs soucis ?
Pourquoi ne pas commencer dans un premier temps à référencer tous les sites antiques et archéologiques et d’étudier leur cas un par un afin de peaufiner un plan d’intervention clair et bien échelonné, et partant actionner les leviers de partenariat au fur et à mesure tel le cas de Lixus qui s’apprête à accueillir les visiteurs lors du mois prochain.
Et c’est l’occasion idoine d’évoquer ce sujet avant que le mois du patrimoine ne pointe son nez !

Credit photo : Site de Thamusida pris en photo par Mehdi Ait Kassou (Google images)