mercredi 23 octobre 2019

Le marketing latent du tourisme de montagne : Des égéries pour un attrait sensationnel ?


Je rebondis de nouveau sur la suite de cette belle histoire en communion avec la nature, où le plaisir de découvrir des sites d’intérêt touristique hors des sentiers battus prévaut largement.

Poursuivons notre focus sur le tourisme de montagne en abordant d’autres aspects plus techniques et relevant indirectement de l’essence du marketing, considérant cette activité à proprement dit comme niche.

Ce ne sont pas les escapades familiales ou entre amis à Ifrane City ou à Chefchaouen dont il est objet dans cet article : loin de là ! Il s’agit de tout ce qui a trait à la mise en avant des confins les plus méconnus de plusieurs régions ! 

Hautes vallées, montagnes, oasis : Le potentiel est là ! De quoi faire jubiler tout redoutable aventurier ou passionné des découvertes naturelles inouïes.

Le tourisme de montagne comme niche est foncièrement rattaché à la notion de défi, sans pour autant l’assimiler au paroxysme d’activités de sports extrêmes, le trekking sous ses formes multiples y tend.

Chercher à valoriser cet aspect est chose peu commune, et se prête rarement au jeu des stratégies marketing classiques et bien usitées : c’est un peu le fruit d’une spontanéité acquise au fil du temps par une communication intelligente et par le cumul d’expériences, ce dernier doit être mis à profit de sorte à contribuer amplement à faire valoir le côté « durabilité de l’expérience touristique en montagne ».

Revenons-en aux défis des montagnes et à la communication autour : Avec la prolifération des organisateurs d’excursions et de randonnées sur les réseaux sociaux et l’adhésion de plus en plus de marocains aux circuits suggérés, notamment ceux et celles férus des escapades en pleine nature et autres désireux de s’offrir des expériences touristiques hors-pair, les ascensions de montagne trouvent une place de choix dans ce mini-système révolutionnaire.

Les programmes y afférents sont souvent remis au goût du jour et adaptés en fonction des saisons, trouvant un engouement particulier chez cette cible. Ira-t-on loin jusqu’à affirmer que des rendez-vous sont fixés tenant compte des saisons et des mois pour venir à bout de ces challenges (les verdoyantes montagnes du Rif au printemps, le Haut-Atlas en pleine période hivernale ou en été, quelques sommets difficiles convoités en été, ceux du Moyen-Atlas qui peuvent être visités toute l’année…).

De plus, ce ne sont seulement et pas seuls les lieux qui comptent, la nature de l’attrait exercé sur ceux-ci favorise le bouche-à-oreille et les retours d’expérience qui en résultent peuvent en attester.
Les personnes aussi comptent dans cette sorte de marketing latent caractérisant le tourisme de montagne, certains randonneurs se distinguent du lot en se positionnant en précurseurs sur des initiatives particulières ou sur des challenges déterminés. Citons-en des exemples pour illustrer au mieux ce propos :

  • Vouloir effectuer une traversée de 15.000 KM à pied entre vallées et montagnes, se faire rudoyer dans de délicates épreuves d’ascension pour démontrer à quel point nos chaînes montagneuses sont riches en sommets méconnus, pouvant servir de base aux programmes de trekking, c’est un peu le but recherché par Hakim qui dispose d’une page Facebook lui servant de tremplin à cette fin ;
  • Faire rayonner des sites naturels et les plus belles mosaïques offertes par nos montagnes en adoptant un style vestimentaire attrayant et hors du commun : C’est le choix porté par Fahd, qui n’hésite point à ramener parmi ses affaires la « Djellaba », qu’il enfile lors du moment de gloire, celui de la réussite du défi, une autre perspective poussant potentiellement les gens à envier l’intéressé dans le décor qu’il présente et partant le rejoindre dans ses périples ;
  • Aller au-delà de ses limites et oser des combinaisons de circuits de montagne « hard » et inimaginables, alliant ascensions de montagne et autres activités parallèles, c’est un peu le trip proposé par Youssef. De même qu’être constamment à l’affût de conception de programmes nouveaux, variés et attrayants, joignant l’utile et l’agréable et offrant une diversité de destinations tout aussi étonnantes avec la clé de riches descriptifs sur la géologie, l’histoire et la topographie des sites visités, font partie des objectifs suivis par Abdellah, Houria, Ismail, Mustapha... et bien d’autres randonneurs aguerris ;
  • Identifier les sommets de montagne et leur attribuer toute la valeur touristique qu’ils méritent à travers à la mise en place de panneaux hérissés aux pics est une lourde tâche et responsabilité que prend sur lui Mohsin, qui n’hésite aucunement à mettre sa passion pour la montagne à l’épreuve en déployant temps et énergie considérables afin d’embellir proprement des sommets intéressants à braver, encore-faut-il que les matériaux soient respectueux de l’environnement (plaques et signalétique en bois) .
Et les exemples pourraient être multiples dans ce sens : La voie de la montagne et l’amour qui lui est porté ouvre des brèches intéressantes et débouche sur des initiatives à même de valoriser le potentiel existant et inviter les férus de trekking à faire du tourisme en montagne en parfaite harmonie avec la fibre durable qui lui incombe : Respect de l’environnement, communication saine et pertinente autour des sites visités, partage des retours d’expérience et découvertes pouvant attirer des voyageurs potentiels,  immersion dans le territoire et échanges avec la population locale.
Trop beau mais très vrai en même temps.

Dans l’espoir de voir ce tourisme de montagne à fort arrière-goût se pratiquer dans les règles les plus nobles de l’art !




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