dimanche 13 octobre 2019

S’adonner à la randonnée : Quand le plaisir de découverte et la fibre communautaire ne font qu’un !


Loin des thèmes clichés tirant trop sur l’actualité du secteur ou liés à l’industrie touristique dans ses concepts les plus lourds et basiques, permettons-nous d’ouvrir de temps à autre des brèches à même de mettre en avant des concepts/niches susceptibles d’attiser la curiosité de plus d’un.

Je décide donc d’aborder (loin d’être un simple coup de tête) le tourisme de montagne en deux articles complémentaires, de manière très portée sur les tendances le marquant. Le be à ba n’y sera donc point de mise.

Ce premier article analyse de près la vague nouvelle marquant le tourisme de montagne et l'engouement qu'il suscite de plus en plus auprès de nos compatriotes. 

En zones périphériques ou étendues de forêts proches des grandes villes, en montagne, en vallée, plaines, ou en bord de mer, la randonnée pédestre a été de tout temps pratiquée par les marocains, à des fins sportives ou exploratoires. Des petits groupes d’excursionnistes se formaient dans le temps et entreprenaient des voyages pouvant s’étaler sur une semaine, voire 10 jours, ou à la limite concerner une fin de semaine, essentiellement pour le plaisir de marcher mais aussi de sortir des sentiers battus ou de s’ériger au rang de pionniers dans la découverte de trésors naturels méconnus.

Ce n’est qu’au début des années 2000 que l’on voir éclore un peu plus d’initiatives du genre, le filon le plus apparent et prisé étant les courtes escapades aux alentours des agglomérations, ce qui n’est pas pour déplaire aux plus frileux ou à ceux qui souhaitent se ressourcer à deux pas de chez eux.

La vulgarisation avant la venue des réseaux sociaux (notamment Facebook) a été très timide, à la faveur de simples groupes d’amis qui s’organisaient au mieux le mieux pour profiter à bon escient de leurs weekends, et partant tissaient d’étroites relations avec les populations visitées et les guides locaux.

Ce champ ne sera plus qualifié de limité compte tenu de l’importance de l’effet « bouche-à-oreille » qui créa des tentations au fil du temps, des connaissances géographiques auxquelles on s’intéressa davantage en vue de la création de circuits, sans compter les affinités entre  participants.

L’arrivée des réseaux sociaux s’apparente à un gros typhon mettant sens dessus dessous toute initiative dite conventionnelle : C’est ainsi que la communication autour des programmes de randonnées a pris telle ampleur que l’on voit resurgir plusieurs groupes et pages d’organisateurs d’excursions au Maroc, avec à la clé des tarifs abordables, des circuits insolites, des sites méconnus de plusieurs qui demeurent finalement accessibles, des activités variées (trekking, randonnée, parapente, plongée sous-marine, détente en pleine nature, parachutisme, escalade…), offrant une panoplie de choix de programmes aux intéressés.

C’est cette multitude de passionnés confirmés qui a permis de former une communauté importante sur les réseaux sociaux partageant le plaisir de randonner et de sortir des sentiers battus.

Fuir la routine y est pour quelque chose aussi : Le stress au quotidien vécu par plusieurs individus – qui n’hésitent plus à le déclamer haut et fort -  les poussent à casser le rythme en fin de semaine en optant pour de courtes escapades offrant à la fois détente et découverte de milieux et de régions nouvelles, à divers degrés de difficulté tenant compte de la nature du circuit et des sites à visiter (ascension de montagnes, exploration de vallées, escalade…).

Les retours positifs que les randonneurs font de leurs expériences de voyages joue en faveur de l’élargissement de cette communauté, appuyés en cela par des prises de photos de sites naturels ou tout bonnement de selfies.

D’autre part, le fait de se rendre dans un territoire à zones souvent enclavées implique de prendre attache avec la population locale et les guides relevant desdites régions afin de collaborer en vue d’aider à tracer les circuits de randonnées. Ces populations vivent souvent dans la précarité à dire vrai, et espèrent qu’à travers les visites multiples et incessantes que font les randonneurs pourraient trouver écho auprès des responsables de ces territoires, à des fins de développement socio-économique.

Et à la faveur de cet objectif, rendu plus perceptible après la malencontreuse catastrophe d’Anfgou (mort d’enfants par le rude froid hivernal en 2006), plusieurs initiatives ont trouvé répondant par la suite pour venir en aide aux plus démunis se situant dans les zones enclavées, en leur prodiguant vêtements et vivres.

C’est ce déclic-là qui a ancré la fibre communautaire dans les excursions. Les organisateurs y furent davantage sensibles et n’hésitèrent pas à programmer des éditions spéciales en prélude à la saison d’hiver ou à la rentrée scolaire, et se permirent même d’offrir des programmes alliant plaisir de découverte d’une région nouvelle et mise en œuvre d’actions sociales au profit des populations visitées.

Fournitures scolaires, vêtements, couvertures, vivres : Les besoins sont cernés par ces volontaires qui n’hésitent pas à faire des repérages à la fois pour tracer les circuits et identifier et recenser par-là même les cibles nécessiteuses. Ces initiatives prennent plus d’ampleur et peuvent porter sur des projets plus conséquents (construction d’écoles, de mosquées, de pensionnats, de centres d’éducation non formelle…) et bien d’entre elles ont pu être concrétisées et permis d’apporter satisfaction et sourire aux populations hôtes.

Une euphorie donc qui aide le marocain à découvrir au mieux son pays et offre un plaisant dépaysement !

Ne sont-ce que les étrangers qui connaissent le Mont Akioud, l’Oasis d’Ait Mansour, ou Jbel Tidghine?

Grâce à la mise en place de ces programmes divertissants, on croise de plus en plus des groupes hétérogènes, ceux quêtant les défis de l’ascension, d’autres voulant se dégourdir les jambes et prévoir des actions solidaires, ou encore ceux avides d’aventure et explorant les sentiers les moins praticables !

Une euphorie qui s’est malheureusement refroidie au Maroc après l’exécution des deux touristes norvégienne et danoise à Imlil le 17 décembre 2019… Mais semble-t-il remonte la pente doucement et sûrement.

D'ailleurs, on remarque sur les pages "Facebook" d’amateurs et de passionnés de cœur combien de zones furent sillonnées. La flamme passionnelle chez les randonneurs est bien ancrée dans leurs cœurs, une joie que de se jeter dans les bras de Mère Nature et d’y couler de bienheureux moments.





Credit photo : Amouddou - Houria Travel & Events. 

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