Loin des thèmes clichés tirant trop
sur l’actualité du secteur ou liés à l’industrie touristique dans ses concepts
les plus lourds et basiques, permettons-nous d’ouvrir de temps à autre des
brèches à même de mettre en avant des concepts/niches susceptibles d’attiser la
curiosité de plus d’un.
Je décide donc d’aborder (loin d’être
un simple coup de tête) le tourisme de montagne en deux articles
complémentaires, de manière très portée sur les tendances le marquant. Le be à
ba n’y sera donc point de mise.
Ce premier article analyse de près la vague nouvelle marquant le tourisme de montagne et l'engouement qu'il suscite de plus en plus auprès de nos compatriotes.
En zones périphériques ou étendues de
forêts proches des grandes villes, en montagne, en vallée, plaines, ou en bord
de mer, la randonnée pédestre a été de tout temps pratiquée par les marocains,
à des fins sportives ou exploratoires. Des petits groupes d’excursionnistes se
formaient dans le temps et entreprenaient des voyages pouvant s’étaler sur une
semaine, voire 10 jours, ou à la limite concerner une fin de semaine,
essentiellement pour le plaisir de marcher mais aussi de sortir des sentiers
battus ou de s’ériger au rang de pionniers dans la découverte de trésors
naturels méconnus.
Ce n’est qu’au début des années 2000
que l’on voir éclore un peu plus d’initiatives du genre, le filon le plus
apparent et prisé étant les courtes escapades aux alentours des agglomérations,
ce qui n’est pas pour déplaire aux plus frileux ou à ceux qui souhaitent se
ressourcer à deux pas de chez eux.
La vulgarisation avant la venue des réseaux
sociaux (notamment Facebook) a été très timide, à la faveur de simples groupes
d’amis qui s’organisaient au mieux le mieux pour profiter à bon escient de
leurs weekends, et partant tissaient d’étroites relations avec les populations
visitées et les guides locaux.
Ce champ ne sera plus qualifié de
limité compte tenu de l’importance de l’effet « bouche-à-oreille »
qui créa des tentations au fil du temps, des connaissances géographiques
auxquelles on s’intéressa davantage en vue de la création de circuits, sans compter les
affinités entre participants.
L’arrivée des réseaux sociaux s’apparente
à un gros typhon mettant sens dessus dessous toute initiative dite
conventionnelle : C’est ainsi que la communication autour des programmes
de randonnées a pris telle ampleur que l’on voit resurgir plusieurs groupes
et pages d’organisateurs d’excursions au Maroc, avec à la clé des tarifs
abordables, des circuits insolites, des sites méconnus de plusieurs qui
demeurent finalement accessibles, des activités variées (trekking, randonnée,
parapente, plongée sous-marine, détente en pleine nature, parachutisme,
escalade…), offrant une panoplie de choix de programmes aux intéressés.
C’est cette multitude de passionnés confirmés
qui a permis de former une communauté importante sur les réseaux sociaux
partageant le plaisir de randonner et de sortir des sentiers battus.
Fuir la routine y est pour quelque
chose aussi : Le stress au quotidien vécu par plusieurs individus – qui n’hésitent
plus à le déclamer haut et fort - les
poussent à casser le rythme en fin de semaine en optant pour de courtes
escapades offrant à la fois détente et découverte de milieux et de régions
nouvelles, à divers degrés de difficulté tenant compte de la nature du circuit
et des sites à visiter (ascension de montagnes, exploration de vallées, escalade…).
Les retours positifs que les
randonneurs font de leurs expériences de voyages joue en faveur de l’élargissement
de cette communauté, appuyés en cela par des prises de photos de sites naturels
ou tout bonnement de selfies.
D’autre part, le fait de se rendre
dans un territoire à zones souvent enclavées implique de prendre
attache avec la population locale et les guides relevant desdites régions afin
de collaborer en vue d’aider à tracer les circuits de randonnées. Ces
populations vivent souvent dans la précarité à dire vrai, et espèrent qu’à
travers les visites multiples et incessantes que font les randonneurs
pourraient trouver écho auprès des responsables de ces territoires, à des fins de
développement socio-économique.
Et à la faveur de cet objectif, rendu
plus perceptible après la malencontreuse catastrophe d’Anfgou (mort d’enfants
par le rude froid hivernal en 2006), plusieurs initiatives ont trouvé répondant
par la suite pour venir en aide aux plus démunis se situant dans les zones
enclavées, en leur prodiguant vêtements et vivres.
C’est ce déclic-là qui a ancré la
fibre communautaire dans les excursions. Les organisateurs y furent davantage
sensibles et n’hésitèrent pas à programmer des éditions spéciales en prélude à la
saison d’hiver ou à la rentrée scolaire, et se permirent même d’offrir des
programmes alliant plaisir de découverte d’une région nouvelle et mise en œuvre
d’actions sociales au profit des populations visitées.
Fournitures scolaires, vêtements,
couvertures, vivres : Les besoins sont cernés par ces volontaires qui n’hésitent
pas à faire des repérages à la fois pour tracer les circuits et identifier et
recenser par-là même les cibles nécessiteuses. Ces initiatives prennent plus d’ampleur
et peuvent porter sur des projets plus conséquents (construction d’écoles, de
mosquées, de pensionnats, de centres d’éducation non formelle…) et bien d’entre
elles ont pu être concrétisées et permis d’apporter satisfaction et sourire aux
populations hôtes.
Une euphorie donc qui aide le marocain à découvrir au mieux son pays et
offre un plaisant dépaysement !
Ne sont-ce que les étrangers qui
connaissent le Mont Akioud, l’Oasis d’Ait Mansour, ou Jbel Tidghine?
Grâce à la mise en place de ces
programmes divertissants, on croise de plus en plus des groupes hétérogènes,
ceux quêtant les défis de l’ascension, d’autres voulant se dégourdir les jambes
et prévoir des actions solidaires, ou encore ceux avides d’aventure et
explorant les sentiers les moins praticables !
Une euphorie qui s’est
malheureusement refroidie au Maroc après l’exécution des deux touristes norvégienne
et danoise à Imlil le 17 décembre 2019… Mais semble-t-il remonte la pente doucement et
sûrement.
D'ailleurs, on remarque sur les pages "Facebook" d’amateurs et de passionnés de cœur
combien de zones furent sillonnées. La flamme passionnelle chez les randonneurs
est bien ancrée dans leurs cœurs, une joie que de se jeter dans les bras de
Mère Nature et d’y couler de bienheureux moments.
Credit photo : Amouddou - Houria Travel & Events.
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