Les trois longs mois qu’aura pris le confinement auront
débouché sur une réalité amère : Celle d’une reprise qui rompt avec les
glorieux temps d’avant Covid-19 !
Là où l’insouciance du voyageur était monnaie courante
et où les réservations fusaient de partout, du temps où les systèmes de
réservation et les canaux de distribution s’activaient à tout bout de champ en haute,
là encore où le yield management et la servuction révolutionnaient l’industrie
hôtelière.
L’industrie hôtelière qui s’ankylose d’un coup !
La période s’étalant de Mars à Mai/Juin 2020 a été des
plus fatales pour les professionnels de l’hôtellerie, avec la fermeture actée
des frontières jusqu’à nouvel ordre et les restrictions en termes de
déplacement.
Ce qui a poussé bon nombre d’entre eux à fermer leurs
établissements à exhorter leurs employés à solliciter des subventions pour vivre
en attendant des lendemains meilleurs, ayant vu leur situation financière très
fragilisée.
D’autres ont vu leur banqueroute s’accélérer de vive
allure et n’ont trouvé de judicieux qu’à mettre la clé sous le paillasson.
Ou de ceux ayant saisi l’opportunité pour lancer des chantiers
de rénovation de leurs propriétés.
Et enfin, de ces braves hôteliers ayant rejoint l’appel
national à solidarité et pris sur eux d’héberger staff médical et personnes
guéries du Covid-19, en convalescence.
La mobilisation des hôteliers est
toujours en vigueur et porte ces jours-ci sur la prise en charge d’hébergement
et de restauration en faveur des marocains bloqués à l’étranger, qui furent
finalement rapatriés, pour les besoins de confinement.
L’annonce du déconfinement (ou confinement allégé
comme certains se plaisent à dire) ne sera pas tout à fait de bon augure pour
les hôteliers, compte tenu du fait que celui tombe en pleine haute saison estivale,
et portera exclusivement sur le tourisme intérieur.
Or ce créneau ne peut sauver qu’une partie du Business,
et encore, les baisses de prix seront appelées à être effectives pour espérer
un bon afflux de touristes marocains.
Compte de tous ces facteurs peu euphoriques, l’éventuelle
rentabilité espérée sera grevée par le coût du dispositif sanitaire devant être
mis en place dans toutes les installations et dispositions de l’hôtel, avec le
renouvellement des stocks de produits.
En sus de s’en tenir à 50% de remplissage de l’hôtel, autant
pour les chambres que pour les autres lieux intégrés (restaurant, café, salle
de sport, spa, piscine etc…)
Covid-19 aura serré l’étau des hôteliers, de force, malgré
les premières mesures d’assouplissement constatées, avec une conjoncture des
plus incertaines.
Credit photo : Hospitality On.