dimanche 24 mars 2019

Sites Antiques : Un plan de sauvetage docilement égrené ?


En revenant à l’une des dernières annonces faites en début de mois, intéressant de près la mise en valeur du patrimoine historique matériel, l’on est en droit de saluer les efforts fournis et les bonnes volontés dans ce sens.
Lixus, site antique situé à quelques kilomètres de la ville de Larache, a enfin joui de l’intérêt en vue de sa réhabilitation après des décennies d’abandon, ayant conduit à un état de délabrement très avancé et honteux à la fois.
Force est constater qu’en fin de compte, l’enveloppe coquette de 1,8 millions de Dirhams a été mobilisée pour cette remise à niveau patrimoniale, mobilisée par des partenaires étrangers (italiens).
Volubilis, Lixus ou encore Chellah font partie de ces sites antiques ayant bénéficié des petites attentions et sont par ailleurs très connus et référencés sur toutes les brochures et guides, ce n’est pas pour autant que notre Royaume ne compte que ceux-là !
Qu’en est-il de Banasa, Cotta, Rirha, Tamuda, Nekor, Thamusida, Mzoura, et j’en passe ? Faut-il atteindre le seuil d’alerte pour lancer un programme d’urgence en termes de ravalement ? Si celui n’est déjà atteint pour certains d’entre eux.
Le département de tutelle est-il amené à égrener les actions de valorisation de ce patrimoine déchu au fin des décennies ? Faut-il attendre l’écoulement de 10 années pour voir surgir un nouveau partenariat du genre ?
Les régions, provinces et communes ont leur part de responsabilité aussi, du fait de la négligence totale de ces sites et de la flagrante absence de communication dessus. Patrimoine et culture : Est-ce le cadet de leurs soucis ?
Pourquoi ne pas commencer dans un premier temps à référencer tous les sites antiques et archéologiques et d’étudier leur cas un par un afin de peaufiner un plan d’intervention clair et bien échelonné, et partant actionner les leviers de partenariat au fur et à mesure tel le cas de Lixus qui s’apprête à accueillir les visiteurs lors du mois prochain.
Et c’est l’occasion idoine d’évoquer ce sujet avant que le mois du patrimoine ne pointe son nez !

Credit photo : Site de Thamusida pris en photo par Mehdi Ait Kassou (Google images)

Artisanat : Fin espérée des trépidations dans le flou ?


Longtemps mis à l’abandon, ou peut-être les tribulations gouvernementales passées l’ont-ils mis momentanément à l’écart ? Le secteur du tourisme lui fait-il encore de l’ombre ?
Il paraît que rien de cela ne tienne rigueur, et pour cause : l’adoption du projet de décret
 N° 50.17 relatif à l’exercice des métiers de l’artisanat, présenté par le Ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale
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Une révolution en soi à dire vrai ! On ne retient de l’artisanat que flou, anarchie, avec une qualité de produits et des qualifications professionnelles en recul : Une image qui serait résolument appelée à changer davantage compte tenu de la nouvelle donne.
Déjà que ce secteur a commencé timidement à se doter d’une peau plus vigoureuse, signe d’un affranchissement des modèles surannées et inefficaces : Une ouverture à l’international, une promotion meilleure des métiers et du savoir-faire des maalems, une prise de conscience des compétences et de la formation permettant de les mettre au niveau juste et requis, et surtout une considération accrue de la concurrence sans merci à laquelle ce secteur est livré.
« Sanaât Bladi », émission dédiée à la mise en valeur des jeunes artisans (2M), ou encore cet élan considérable qu’a pris « la Maison de l’Artisan » et l’accompagnement de la tutelle en vue d’assurer une belle représentativité de l’artisanat marocain à l’international et partant développer l’export.
Le projet de décret attire l’attention par les actions inhérentes à un volet social imposant touchant les artisans, notamment l’inscription au registre national de l’Artisanat, l’assurance maladie et le régime de retraite ainsi que d’autres liées à l’encadrement et à la qualification des compétences au niveau des différentes branches.
Digital et régionalisation n’ont pas été omis dans cette réforme : La communication sur le net et la vulgarisation des métiers sur les réseaux sociaux formeront le socle d’un marketing digital inclusif, en complémentarité avec les procédés de promotion habituels. De plus, la création d’instances régionales et de groupements professionnels favorisera l’unisson entre les différents corps-métiers pour lutter contre les maux dont souffrait notre artisanat.
Dans combien de temps ces dispositions seront mises en pratique et pour quels effets ? On les espère bénéfique pour la profession et ses gens.

Credit photo : Le Petit Journal Marocain. 

dimanche 3 mars 2019

La robotique révolutionnera-t-elle l’hôtellerie de demain ?


L’environnement touristique et hôtelier subit des mutations sans cesse profondes à l’ère de la digitalisation et de la disruption des formes d’intelligence artificielle : Cette vague numérique sur laquelle surfent tous les pans de l’économie moderne s’impose à la conjoncture sous diverses formes et conditionnera désormais l’existence de plusieurs métiers.
Cette remise en question induite par les procédés inhérents à la robotisation touche en particulier l’hôtellerie, secteur au niveau duquel les choses matérielles sont plus présentes, en corrélation avec cet inexorable trait de servuction.
Nippons et américains y sont les précurseurs : La robotisation en hôtellerie prend son essence de la numérisation des flux d’informations et des moyens techniques employés pour concrétiser « l’expérience client » qui se développe de fil en aiguille.
OTA, plateformes de réservation, applications et autres supports interactifs ont donné le ton à cette transformation digitale, en touchant en premier lieu au canal réservation : Ceci a poussé la réflexion de sorte à opter pour la facilitation des méthodes et rendre plus accessible et attrayante l’expérience client.
Tout a été affecté par cette bouillonnante sphère révolutionnaire : Étages, réception, restaurant, évènementiel, prestations annexes…
Des robots, timidement perçus de nos jours, mais qui prendront la relève, petit à petit : On en trouve désormais dans la réception : de nuit comme de jour, assurant un accueil ordinaire ou VIP, dans les étages s’occupant des commodités prodiguées en chambres et bientôt accèderont à la tâche de valet de chambre/femme de chambre, dans l’entretien aussi, ou encore au restaurant comme serveur ou fournissant des recommandations aux gourmets, ou prenant forme de bornes interactives par lesquelles l’on peut réserver une séance de spa, un cours de golf ou une excursion dans la région.
Ceci dit, le client s’en trouvera ravi et de plus en plus rassuré quant à l’efficience du procédé, agrémentant son séjour avec un minimum d’erreurs et de quiproquos, et c’est le but recherché par les établissements hôteliers souhaitant exploiter ces technologies de pointe pour accroître leurs bénéfices.
Mais que d’avantages, quels revers pour cette révolution ? Une suppression d’emplois à coup sûr, le secteur hôtelier risquera de connaître dans un avenir des débauchages massifs de personnel qui se verra remplacé par des machines capables de répondre à toutes les sollicitations possibles des clients, donc une sphère qui ne sera plus en mesure d’absorber le chômage et l’élément humain sera centré surtout sur le middle et top management : Un phénomène d’autant plus redoutable que les premiers exemples le matérialisent bien, n’a-t-on pas récemment appris au sujet d’un hôtel au Japon entièrement « robotisé » ?
Quelle attractivité pour le secteur et quelles perspectives économiques la robotisation en hôtellerie pourrait-elle engendrer ? Est-ce un abandon de l’élément humain, sachant que la servuction en hôtellerie repose sur celui-ci ? Les émotions seront-elles abandonnées et cette disponibilité et bienveillance ayant depuis toujours marqué le personnel hôtelier ? N’en sera-t-il plus question au vu des scénarios futurs ?
Que de questions auxquelles nous laisserons soin à l’avenir d’y apporter les éclairages nécessaires ! 


Credit photo : http://www.ge-rh.expert.com//