samedi 3 mai 2014

Les caractéristiques environnementales de la région du Golfe du Bengale sont-elles un facteur d’entrave au développement du tourisme au Bangladesh ?

Dans le présent article : Eclairage sur quelques caractéristiques géo climatiques propres à la destination « Bangladesh » et leur impact sur le tourisme.

Pendant la période de mousson que connaît la région de l’Asie du Sud chaque année, il faut savoir que presque toute l'eau recueillie par l'Himalaya au Népal, au nord / nord-est de l'Inde et le Bhoutan transite par le Bangladesh, pour se déverser dans la baie du Bengale : une quantité importante de sédiments est charriée par ce cours d’eau formant des montagnes le long du delta,  qui avec la force des courants d’eau, finissent par s’écrouler littéralement  au fond des mers.

Ces particularités sont l’illustration propre de la topographie alluviale complexe du Bangladesh, excepté les régions montagneuses du sud-est et nord-est : Tellement complexe que plusieurs petits affluents se sont formés débouchant sur de puissants fleuves et autres grandes étendues d’eau, citons notamment le Padma et le Jamuna (extensions respectives des rivières du Gange et du Brahmapoutre), le tout formant la basse vallée de la Meghna au niveau de laquelle la distinction entre terre, rivière, océan et ciel devient très difficile à faire.

Ces phénomènes ont certes façonné et refaçonné les terres jouxtant le Delta du Bengale, mais également le destin de son peuple : Il serait erroné d’imaginer un emplacement précis des rivières du Bangladesh sur la base des cartes géographiques actuelles : Au vu de la cadence des inondations que connaît la région et les courants d’eaux importants générés en cette période, ces cartes se trouvent alors obsolètes et doivent êtres réadaptées en permanence.

ð  Ces rivières ne peuvent se targuer alors d’être reconnues « lieux mythiques » forgeant un pan de l’identité du Bangladesh !

A titre d’illustration : Le fleuve « Brahmapoutre » circulait à l’est de l’emplacement actuel de la capitale Dacca. Suite à des inondations ravageuses, le fleuve voit sa trajectoire déviée à l’ouest, et ce sur une période de 30 ans pendant la moitié du 18ème siècle.

ð  Les populations subissent les caprices du climat et ses fâcheuses conséquences sur des zones, qui désormais sont tamponnées à très haut risque !

Ces régions sont sujettes aux catastrophes naturelles : la côte bordant le golfe du Bengale est vulnérable aux raz de marée issus des cyclones. De plus, les îles se trouvant principalement dans la partie nord de la rivière Jamuna (division Rajshahi) sont confrontées aux inondations saisonnières.  De nombreuses îles sont détruites chaque année, ne devenant que bancs de sable infertile : la pauvreté forçant les habitants à y demeurer, au risque de voir leurs maisons emportées par d’impétueux flots des eaux chaque année.

Un autre phénomène observé, cette fois-ci du côté de la basse vallée de Meghna : Celui de perte de terres et d’accumulation progressive du sol sur les rives : deux actions naturelles se déroulant de façon simultanée dans les plaines alluviales. De ce fait, des hectares de terres agricoles se voient ravagés en un rien de temps et remplacés après par un sol dont la formation résulte d’accumulation de sédiments : On se trouve donc avec de nouvelles terres mais  pas nécessairement fertiles !

Est constaté également un faible couvert végétal : les parcs naturels sont comptés au bout des doigts au Bangladesh. Le plus célèbre étant  le «  Sundarbans » : constitué de la plus grande forêt de Mangrove au monde. Un parc qui n’a pu être reconnu  patrimoine mondial de l'UNESCO  si ce n’est le fruit d’actions issues de divers programmes de conversation.  

Il faut dire que ces multiples phénomènes ne sont pas totalement néfastes, preuve en est la création de paysages aux contrastes multiples : le portrait géographique du Bangladesh prend d’étonnantes perspectives : Alors que la plupart des pays se situent au niveau ou juste au-dessus du niveau de la mer, le paysage plat cède la place à de basses collines ondulantes dépassant parfois les 1000 mètres d’altitudes, en l’occurrence les « Chittagong Hill Tracts » et les régions montagneuses de Sylhet. Ces formations sont la conséquence d’amas de terres ayant résisté aux aléas climatiques couplées à l’enfoncement de la plaque tectonique indienne sous la bordure de la plaque asiatique : ce même processus ayant abouti à la formation de l’emblématique chaîne montagneuse des Himalayas !

Il est fort d’admettre que quiconque ne serait en mesure de prévoir ce que la rage de la nature peut engendrer comme phénomènes et catastrophes : Bangladesh lutte sans répit pour la survie de ses populations, grâce en partie aux aides humanitaires en provenance d’autres pays. Un développement économique timide se fait sentir certes, et une prise de conscience de l’intérêt que présente le tourisme est quelquefois manifestée, à travers notamment l’exemple du parc naturel de « Sundarbans » cité précédemment, malgré la gravité des situations.

Il existe de très beaux sites naturels à découvrir au Bangladesh, encore faut-il constater que le tourisme n’a pas encore trouvé sa place dans les politiques économiques : Voyant de près les effets  du réchauffement climatique,  le cas échéant,  on se retrouve plus dans une économie de subsistance: On ne peut vraiment pas parler de perspectives de croissance du tourisme dans tel cas ! 






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