La
semaine écoulée n’aura pas été à 100% en pleine continuité dans le scénario
phare de cette saison estivale n’étant autre que « Sauvons le tourisme à
Al Hoceima », contrairement à celles ayant directement suivi Aid El Fitr,
et pour cause, des éclatements divers dans le paysage touristique
institutionnel national qui se sont succédés en l’espace de 05 jours (soit du
10 au 14 juillet 2017) et attisé des masses de commentaires et de réactions de
part et d’autre.
Et
l’on commencera avec le Président de l’ANIT, M. Jalil Benabbès-Taarji, dont les
déclarations se font habituellement rares, inopportunes et tonitruantes de
surcroît, et ce de l’avis de plusieurs professionnels du secteur, mais en
revanche très perçantes : Dans sa dernière sortie, il fut question de
passer au crible les préoccupations actuelles des acteurs du tourisme à la
suite des premières réunions tenues avec le duo Sajid-Boutaleb, remettant incessamment
en question la viabilité de la stratégie « Vision 2020 » et le besoin
d’établir un bilan sérieux aux fins de recadrage des objectifs y afférents, les
critiques les plus amères étant réservées à la fois aux défaillances constatées
sur le plan de la gouvernance et sur la gestion de la chose touristique au sein
de la Confédération Nationale du Tourisme . Le ton de M. Taarji fut plutôt apaisé
cette fois, faisant montre d’assurance et d’une volonté affichée de
collaboration pour l’avenir.
Cela
dit, il n’a pas mâché ses mots quant au « désamour » voué par l’ex-premier
ministre M. Abdelilah Benkirane pour le secteur touristique : Constat
également et très étonnamment partagé par l’ancien détenteur du portefeuille du
tourisme sous le même gouvernement, à savoir M. Lahcen Haddad, quelques jours
après, teinté de beaucoup de franchise et qui a suscité bien des remous.
Si
le désamour en question est plutôt lié à des questions idéologiques pour M.
Taarji, la cause de ce dernier en est autrement pour Haddad : Des
contraintes foncièrement budgétaires, et aucune réelle volonté pour accompagner le
développement du secteur.
Est-ce
Haddad qui n’a pas réussi à défendre bec et ongles la position du secteur
auprès du chef du Gouvernement ? Pourquoi n’avoir pas partagé ces mêmes
déclarations du temps qu’il fut Ministre et attendre la fin du mandat de son
gouvernement pour enfin se prêter plus ou moins au jeu de carte sur table ? Si certains
saluent cette prise de position (et rares sont-ils), d’autres n’ont pas hésité
à tirer à boulets rouges sur l’Ex-Ministre du Tourisme.
Les
nouveaux responsables institutionnels du tourisme n’ont pas manqué leur coup
médiatique de la semaine aussi, citant en premier l’épisode « Lamia Boutaleb et les voyagistes » :
Celle-ci s'étant trouvée entre le marteau et l’enclume vis-à vis de ces derniers, n’a pas hésité de prévoir des
réunions distinctes autour des mêmes sujets à la fois avec le Président de la
FNAVM et d’autre part avec quelques représentants d’associations régionales de
voyagistes : ce corps lourdement affecté par des querelles intestines, mettant
à mal son ossature et sa représentativité auprès de la tutelle. Du reste, lesdits
professionnels contestent sévèrement la fameuse « Licence B » et
redoutent ses effets sur leur activité, cette mesure qui pour simple rappel figure dans un projet
de loi n’ayant pas été soumis à leur appréciation en vue d'apporter les amendements
qui leur siéent.
Ceci
sans compter la très éclatante et inattendue démission de Hayat Jabrane de son
poste de Secrétaire Générale de la Confédération Nationale du Tourisme suite à
une altercation avec cette même Lamia Boutaleb, Secrétaire d’Etat chargée du
Tourisme, et pour cause un gros quiproquo au sujet des contrats-progrès qui
devaient être à l’ordre du jour de la dernière réunion tenue par le Ministère
de tutelle avec les opérateurs touristiques privés. Mme Jabrane qui en a sa
claque de la langue de bois, s’attendait à un échange fructueux autour d’actions
capitales et déterminantes pour le secteur, promises par le gouvernement
précédent et visiblement laissées de côté par celui actuel. Amère déception
pour l’Ex-SG de la CNT, connue pour être militante et très engagée en faveur
des causes justes du tourisme mais surtout de la part de ses collaborateurs et
amis qui n’ont pas « appréhendé » la nouvelle. Cela dit, celle assure
qu’elle restera toujours présente sur la scène touristique.
De
tels bouleversements ne pouvaient laisser les gros calibres de la CNT
indifférents voire silencieux, c’est suite à quoi donc ceux-ci ont tenu un
point de presse pour apporter les éclaircissements nécessaires sur la situation
prédominant réellement à la CNT et calmer les esprits ardents : M. Kabbaj
assurant qu’il n’y a pas de divergence quelconque et que la mobilisation
générale de toutes ses composantes est à l’ordre du jour pour suivre de près la
nouvelle feuille de route convenue avec le Ministère du Tourisme, tout en
tenant à expliquer le fonctionnement des comités de pilotage et celui d’experts
dans le même sens, l’occasion fut saisie aussi pour mettre en avant les
performances du secteur à fin mai 2017 par M. Said Mouhid, Président de l’Observatoire
du Tourisme du Maroc.
Enfin,
l’on ne pourra brutalement rompre avec l’actualité à Al Hoceima, qui a pris une
tournure plutôt agressive et hautement ironique cette semaine à la suite d’un
autre séjour organisé par l’ONMT en faveur de quelques artistes et journalistes
à des fins de promotion touristique. L’opinion publique a
amplement polémiqué autour de cette initiative jugée une vraie mascarade, un
gaspillage de fonds sans éventuel impact important sur le secteur, intervenant de plus au
mauvais moment. Les avis demeurent partagés sur cette initiative comme c’est le
cas de tout ce qui a été entrepris en faveur de la saison estivale 2017 à Al
Hoceima jusqu’à ce jour.
Riche
et tumultueuse fut cette semaine pour le microcosme du tourisme au Maroc, avec
ce lot d’événements, de déclarations et de prises de position qui stupéfient
voire choquent !
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